• Je n'en pouvais plus d'entendre...

    Je n'en pouvais plus d'entendre ce morceau de granite me raconter son histoire. Immobile, venu on ne sait d'où. Pourquoi tant de cris, de chuchotements, de grincements sur ce tumulus aux allures de montagne sacrée ?

    J'avais déjà beaucoup marché, longtemps, sous un soleil me brûlant le visage. Les moustiques dévoraient mes chevilles. Un coq, au loin, me saluait en arrivant. Ce lieu m'avait tout de suite captivée. Je savais que j'étais arrivée.

    Il fallait gravir des marches de pierre recouvertes de mousse, faisant comme un tapis de prière pour entrer dans la légende. Une imposante croix en son sommet vous regardait. Je ne comprenais pas le mystère, mais il me semblait qu'il devait y avoir une voie souterraine quelque part. Je faisais le tour de la butte dans les châtaigniers touffus. Je m'accrochais aux ronces et aux houx épineux. Un vague sentier, peut-être routin marqué par le passage de bêtes, me guida vers un trou noir. Sous la roche. Ici même. Je me suis approchée. J'ai tendu l'oreille. J'ai écouté attentivement si l'écho de ma voix revenait. Rien. C'était comme un vertige, une aspiration. J'avais tellement cherché ! La pierre semblait parler. Devais-je répondre à son appel ? Franchir la porte ? Renoncer ?

    D. R. (Marche/écriture du 30/06/2018)


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  • ... ce morceau de granite ...

    Je n'en pouvais plus d'entendre ce morceau de granit me raconter son histoire, je ne lui avais rien demandé.

    Il était venu, on ne sait d'où . Il était posé là sur le tumulus où j'avais choisi de m'arrêter pour terminer mon livre, tranquillement, après avoir tellement marché depuis le lever du soleil ; avant qu'il ne fasse trop chaud et que le match de foot n'enflamme les supporters.

    Ce morceau de granit se trouvait captif : enserré de lierre, de ronces, de végétation très dense ; il aurait pu se taire au lieu de vouloir absolument me raconter une pseudo légende, parait-il passionnante et inédite. Elle parlait, parait-il de voix souterraines. J'avais juste envie de lui dire que j'avais besoin de calme, de silence et que, pour la légende, on verrait plus tard.

    Rien à faire, il paraissait vouloir endosser le costume de guide- un guide en granit ???

    me voilà partie dans une drôle d'histoire sans savoir quelle couleur elle prendrait : lumineuse ou terne ? Joyeuse ou triste ?

    Il voulait absolument que je l'écoute moi qui aurais souhaité juste terminer mon livre. Ça n'est pourtant pas compliqué .

    S'il continuait, je finirais par être prise de vertiges.

    Saurais-je me débarrasser de ce morceau de granit ou allait-il m'encombrer encore longtemps ?

    C. P.  (Marche/écriture du 30/06/2018)


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  • ... me raconter son histoire !

    Je n’en pouvais plus d’entendre ce granit me raconter son histoire. Il venait d’on ne sait où, depuis des millénaires. Tous le connaissaient au village. Il était la colonne vertébrale de ce tumulus qui avait amusé des centaines de gamins marchant, jouant, grimpant avant de devenir des hommes.

                Aucun ne voulait rester captif de cette longue histoire faite de souvenirs imprécis et sans doute improbables. Nul ne savait où commençait la réalité et où se greffait la légende. Pas d’archives, pas de voix souterraines pour dire ou contredire les paroles des anciens transmises depuis des lustres. Chaque guide brodait à sa façon l’origine de la pierre, son utilisation en empruntant les couleurs qui lui venaient à l’esprit : couleurs du temps capables d’écouter la symphonie des siècles et de donner le frisson au plus érudit.

                Que croire ? Qui croire ? Est-ce si important de savoir d’où vient le monde ?

    N’est-ce pas plus essentiel de le vivre ici et maintenant ?

    M. B.  (Marche/écriture du 30/06/2018)


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  • Je suis...

    Je suis le vent et je conduis tout ce qui vole

    tout ce qui rampe

    tout ce qui nage

    En somme tout ce qui vit

    Je vous conduis

     

    Je suis la pierre et je fonde chaque abbaye

    chaque chemin

    chaque foyer

    En somme tout ce dure

    Je vous fonde

     

    Je suis le soleil et j'éclaire toutes les prairies

    toutes les forêts

    tous les ruisseaux

    En somme tout ce qui est vivant

    Je vous éclaire

     

    Je suis st Michel et je protège n'importe quelle bête sauvage ou domestique

    n'importe quel seigneur ou vassal

    En somme toute l'humanité

    Je vous protège

     

    Je suis le dieu Mercure et je transporte les bonnes et mauvaises nouvelles

    les bonnes et mauvaises gens

    les vivants et les morts

    En somme tout ce qui est animé

    Je vous conduis

    C. A.  (Marche/écriture du 30/06/2018)


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  • Textes écrits dans l'église des Châtelliers

    Arriver à pas lents.

    Village silencieux.

    Traverser le cimetière.

    Éprouver les pierres chaudes.

    Gagner le porche. Fraîcheur.

    Pousser la porte. Silence.

    Et noir.

    Un bouton à gauche. Lumière.

    L'orgue se déclenche.

    Poser son sac.

    S'asseoir. Respirer.

    Attendre. Attente. Advenir.

    J'aime mettre mes pas dans ceux qui sont passés avant moi.

    D. R.  (Marche/écriture du 30/06/2018)

     

     * * *

    Je marche depuis presque la nuit des temps,

    jusqu'à cette butte, là, dans ce bocage tellement vert,

    havre de calme, silence, fraîcheur

    Cette pause est un cadeau.

     

    Après les marais, les roseaux, les cigognes

    et les canaux,

    ce début d'agitation de l'été à venir,

    Cette pause est un cadeau.

     

    Avant le désert de sable, de cailloux,

    la chaleur intense et l'immensité,

    la pluie tellement espérée,

    Cette pause est un cadeau.

     

    Regrets des pays devenus inaccessibles,

    des frontières infranchissables,

    des contrées soudain très violentes, invivables,

    Cette pause est VRAIMENT un cadeau.

    C. P.  (Marche/écriture du 30/06/2018)

     * * *

    Je m’écrase sur le banc : le premier venu. : celui du fond. 

    fonds en larmes : épuisée lessivée gonflée de fatigue et d'émotion. 
    Trop beau trop grand , l'orgue imprévu !
    J'achève le voyage : Bobos douleurs ampoules aux pieds douches oubliées habits trempés , nuits d'insomnie aux nuits étoilées des forêts sombres aux vallées fleuries . . . .
    J'achève le voyage avec la rage de repartir sur d'improbables chemins :

    Chemins intérieurs tracés par tant de beautés rencontrées :
    Rencontres si riches
    riches de personnes
    personnes à tout donner
    donner, partager

    C'EST DÉCIDÉ. : MA VIE SERA PRIÈRE ET LOUANGE ! !

    M. S.  (Marche/écriture du 30/06/2018)

     

    (Chant : "Que tes oeuvres sont belles")


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  • Marche et écriture

     

    11 personnes ont participé à cette animation. Ce fut un moment fort, entouré de chaleur et de soleil, dans des paysages superbes. Les textes produits ont été de très grand qualité.

    * * *

    (cliquer sur les photos pour les voir en grand format)

    Marche et écriture

     

     

     

    Marche et écriture

    Marche et écriture


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