• Lettre au coronavirus

    Lettre au coronavirus

    ALERTETe suivre entre greffes et rejets quand les plis raides de tes symptômes cassent sur les cailloux après l’accomplissement du deuil. 

    BLOQUÉTu as des matins glacés comme des églises. Amarrée aux choses banales la vie regagne ses prisons. 

    COURAGEEn quête de liberté, après les parcours balisés, tu as choisi la gorge étroite. Un signe te délie et te donne raison. 

    DÉMUNITu frappes au front obstinément le chaos qui te fait obstacle. Combien faut-il de saisons pour accepter de contourner ? 

    ENGAGÉLa brèche où tu t’engages conduit-elle à la mort ou à la délivrance ? le vent te dit que c’est même chemin. 

    FRAGILETu avances en des brumes nouvelles, suffoqué d’un émoi trop grand pour ce temps hors saison. 

    GRATITUDE Malgré la débâcle des matins désorientés. De chutes en jaillissements tu dénoues des saisons traversées d’hirondelles. 

    HUMBLEAveuglé de brouillard tu refuses le jour. Du monde où tu te caches ne parvient pas d’écho. 

    INVISIBLE Un remous attardé emporte l’ultime reflet. L’ombre creuse tes rives. Ton silence flagelle l’attente. 

    JARDINIl faut des fleurs de givre pour recouvrir les morts. 

    KÉROSÈNEQuittant ta robe de ville tu t’habilles d’étoile. Des myriades de bulles te couvrent d’espoirs pulvérisés. 

    LABORATOIRETu résides en des lieux austères où tombent les masques inutiles. 

    MORALDans les méandres de ton voyage le ciel s’écorce d’une invisible guerre. 

    NATURETu longes des villes exténuées,  au temps de  leur triomphe, les terres empoisonnées ont mutilé les rives. Le ciel prend acte. 

    ORDINATEURÉcrire apprivoise la mort. 

    PEURQuand la fleur est fanée . Quand le jour agonise. Les mots s’immobilisent et veille un soleil mort. 

    QUARANTAINEAbandonnant toutes retenues, tu te laisses glisser au déversoir de tes amertumes. 

    RECONNAISSANTLa vie se justifie en écho à la mort. 

    SEULCoulant ta vie parmi les vies, aveuglé d’imminences,  froissées d’incertitudes, armé d’espoir et de patience.   Tu vas . 

    TENDRESSEAmour en déraison, tu vis dans l’ivresse de tes métamorphoses. 

    UNIVERSTe suivre entre greffes et rejets après l’accomplissement du deuil . 

    VIVANTFaisceau de lumière à travers le feuillage. La trouée vibrante libère une houle d’eau vive. 

    WEEK-ENDLe sentier des soignants n’a pas de garde-fou. 

    XINXIANGLe ciel prend acte. 

    YOYOLe reflux te conduit au lit des solitudes . 

    ZONEAveuglé de brouillard tu refuses le jour. Du monde où tu te caches ne parvient pas d’écho. 

    Dans le silence, entendras-tu l’appel des sources souterraines ?

     

    Lise L. (Avril 2020)


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