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    Cette nuit j’ai entendu une voix qui disait : « Réveille-toi c’est le printemps »

    Le printemps oui mais c’est encore la nuit

    A nouveau cette voix : « le printemps, mais le printemps des poètes »

    Alors…

    Sauter du lit

    Ouvrir la fenêtre

    Écouter le rouge-gorge psalmodier quelques notes

    Regarder se lever le soleil comme une page blanche offerte à notre crayon

    Envelopper de poésie les bruits du monde et se dire que les éclats de mots valent plus que les éclats de guerre

    ... Et je me suis levée

    A la lisière du jour le ciel se ficelait de rose

    L’oiseau sur la branche avait mis son écharpe rouge. Il avait pour moi la présence de l’ami qui sait écouter nos silences

    Peu à peu le clocher de l’église abandonnée s’est dressé dans la brume comme pour crier « Grâce »

    Les étoiles ont cessé de briller et se sont glissées dans l’infini

    J’ai entendu le bégaiement des feuilles venir jusqu’à moi. Chaque syllabe s’émiettait sur mon visage, poussière de passage

    La nuit s’est brisée telle la vague sur le rocher laissant l’écume blanche adoucir l’écoulement du temps

    L’oiseau à l’écharpe rouge a sautillé de branche en branche

    Je lui ai laissé mes questions. Sera-t-il ce jongleur de mots, ce magicien de la poésie pour y trouver réponse ? Saura-t-il créer la farandole d’un poème qui voyagera vers d’autres lieux libre de s’accrocher à d’autres branches ?

    Et l’oiseau s’est envolé comme les mots que d’autres cueilleront


    Oui La poésie a quelque chose à dire au monde (Hélène Dorion, Mes Forêts)

     

    R. B. (mars 2024)


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  • Dans une région obscure

     

     

     

     

     

     

    J’aimerais que mes souvenirs qui clignotent souvent
    soient munis d’un interrupteur
    afin que je puisse au besoin les rallumer après les avoir
    éteints un certain temps.

    EOM WON-TAE  (poète né en 1955 à Daegu, en Corée du Sud)

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  • Jean-Pierre Verheggen

    Jean-Pierre Verheggen est un écrivain et poète belge décédé le 8 novembre dernier. Il a posé sur le monde un rire joyeux et moqueur avec remaniement de la langue, calembours, dérision et trivialité.


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  • Lire ton canard

     

     

     

     

     

    Lire ton canard, c’est com’ prendre les infos

    C’est tout noir ou sanglant, allo maman bobo !

    Novembre ou décembre, c’est kif-kif, mêmes blablas.

    Taka chercher quêqchose de bien, ça vole bien bas.

    Les bonnes nouvelles ? Perdues dans l’bas des pages

    Si t’as pas d’bons yeux, c’est encore pire qu’un mirage.

    Tu t’poses plein d’questions et tu ouvres tes mirettes.

    Où sont-elles les promesses ? Ne restent plus que des miettes.

    La couleur a passé, d’un avenir tout en bleu

    T’es qu’un jeu inconnu, un pion en plein milieu.

    Des années que ça dure et pourtant tu y’as cru

    Au bonheur, qu’ils disaient, de l’argent, tant et plus.

    Ton soleil, certains jours, a de drôles de lueurs

    Et tu cherches, c’est raté, des rayons de bonheur.

    Tape du pied, tambourine ou mets-toi en colère

    Pas sûrs qu’ils t’entendent, là-haut, dans les ministères.

    ‘’ L’enfer c’est les autres ‘’ écrivait Jean-Paul Sartre

    Tu voudrais le hurler, tout en haut de Montmartre.

    Ce qui t’reste de bon, au fond du palpitant

    Mets-le au grand jour, y’en a qui s’ront contents.

    Oublie ces forts en gueule, ces donneurs de leçons

    Partage ton casse-dalle, ça vaut mieux q’des millions.

    Et alors dans les yeux pleins d’angoisse et de peur,

    Couleront, tu verras, plein de larmes de bonheur.

     

    Jacques R


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  • Thomas Vinau

    Extrait du dernier recueil de Thomas Vinau,
    "Debout dans les fleurs sales, 365 poèmes à déployer" (Le Castor Astral).

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  • Chez soi (Paul Fournel)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    La maison de pierres grises

    est posée sur un bout de pré vert

    posé sur la dune

    posée sur la plage

    posée sur la mer

    posée sur le globe

    les vaches peu attachées

    au bronzage

    et aux galops d'écume

    viennent à la maison

    l'une d'elles est couchée

    en travers de la porte d'entrée

    occupée à remâcher

    de vieilles délices

    il faut la pousser du pied

    car la porte d'entrée

    sert aussi à sortir

     

    Paul Fournel


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  • Atelier d'écriture

    Entre les murs de la bergerie nous trouverons bien  un coin afin de construire pour nos mots un pied-à-terre, un « abri d’infortune », une « étoile de tente » ou même un château en Espagne … dans un climat de partage, d'étonnement et de plaisir.

    Co-Animation : Lise Lundi et Gabriel Arnaud

     


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  • La mer (Arthur Teboul)

     

     

     

     

     

     

    Elle a mis ses bras
    Autour de son cou
    La mer
    Il l’a embrassé
    Elle avait un goût
    De sel
    Elle a mis ses bras
    Il a ployé
    Sous son aile
    Elle a dit je crois
    Je sais du décor
    L’envers

    Elle a dit
    Suis-moi
    Suis-moi

    Fût-elle promise
    La terre attendra demain
    Ou après-demain
    Elle a dit
    Suis-moi

    Elle a mis ses bas
    Lui ses paumes sur ses hanches
    Il ne savait pas
    Comment bien tenter sa chance

    Des filets ses bas
    Des filets
    Appâts peau d’azur et blanche
    Sur la rive flotte
    Le grand drapeau
    De l’Europe
    Étoiles sourdes comme les heures
    Vous aussi êtes douze sœurs
    Étoiles sourdes comme les heures
    Vous aussi êtes douze sœurs
    Qui passez votre tour

    Tendez-lui vos branches
    Tendez-lui vos branches !
    Jette une prière à la mer

    À la mer
    Lance une dernière alarme !
    Jette une prière à la mer
    À la mer
    Lance une dernière alarme !
    Toi Dieu qui le voit
    Et ne parle pas
    Est-il normal
    D’aller au ciel par le bas ?
    Est-ce vouloir mal
    Qu’essayer de vivre ?
    Envoie les anges du Livre !
    Mais jurons et prières
    Lancés à l’azur

    Retombent comme des pierres
    Dans l’eau froide et blême
    Dans l’eau incertaine
    De la mer
    Une grande paresse
    A tout assourdi
    C’est cruel quand on y pense

    Le soleil caresse
    La chair attendrie
    Des enfants qui font la planche

    Il y a un monde fou
    Sur la plage aujourd’hui
    Pourtant ce n’est pas
    Dimanche

    Chut
    Ne faites pas de bruit
    Là un enfant dort
    Sous un grand drap d’or

    Elle a mis ses bras
    Autour de son cou
    La mer.


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    À bas les murs rouge sang couverts de barbelés à la frontière mexicaine

     

    À bas les murs de haine et de mépris qui se dressent dans tes yeux quand tu parles d’étrangers

     

    À bas les murs qui partagent la cour de l’école entre petits et grands

     

    À bas les murs que l’on érige autour de ces nouvelles maisons pour créer un lotissement sécurisé

     

    À bas les murs administratifs qu’on impose à toute personne en demande d’asile

     

    Odile A.


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