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Jean-Pierre Basilic Dantor Franck Étienne d'Argent, dit Frankétienne, est poète, dramaturge, peintre, musicien, chanteur et enseignant haïtien, né le 12 avril 1936 à Ravine Sèche. Il a publié plus d'une quarantaine d'ouvrages et a obtenu le Grand prix de la francophonie 2021.
S’il arrive que tu tombes
apprends vite
à chevaucher ta chute
que ta chute
devienne cheval
pour continuer
le voyageFrankétienne
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Catherine Pozzi et Paul Valéry vers 1924
« Nyx »
À Louise aussi de Lyon et d’Italie.
Ô vous mes nuits, ô noires attendues
Ô pays fier, ô secrets obstinés
Ô longs regards, ô foudroyantes nues
Ô vol permis outre les cieux fermés.
Ô grand désir, ô surprise épandue
Ô beau parcours de l’esprit enchanté
Ô pire mal, ô grâce descendue
Ô porte ouverte où nul n’avait passé
Je ne sais pas pourquoi je meurs et noie
Avant d’entrer à l’éternel séjour.
Je ne sais pas de qui je suis la proie.
Je ne sais pas de qui je suis l’amour.
Catherine Pozzi (1882 - 1934)
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Gens du pays, c’est votre tour
De vous laisser parler d’amour
Gens du pays, c’est votre tour
De vous laisser parler d’amourLe temps que l’on prend pour dire Je t’aime
C’est le seul qui reste au bout de nos jours
Les voeux que l’on fait, les fleurs que l’on sème
Chacun les récolte en soi-même
Au beau jardin du temps qui courtGens du pays, c’est votre tour
De vous laisser parler d’amour
Gens du pays, c’est votre tour
De vous laisser parler d’amourLe temps de s’aimer, le jour de le dire
Fond comme la neige aux doigts du printemps
Fêtons de nos joies, fêtons de nos rires
Ces yeux où nos regards se mirent
C’est demain que j’avais vingt ansGens du pays, c’est votre tour
De vous laisser parler d’amour
Gens du pays, c’est votre tour
De vous laisser parler d’amourLe ruisseau des jours aujourd’hui s’arrête
Et forme un étang où chacun peut voir
Comme en un miroir l’amour qu’il reflète
Pour ces coeurs à qui je souhaite
Le temps de vivre leurs espoirsGens du pays, c’est votre tour
De vous laisser parler d’amour
Gens du pays, c’est votre tour
De vous laisser parler d’amour
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Michèle Lalonde est une poétesse québécoise morte le 22 juillet 2021. Elle a écrit le fameux poème Speak White en 1968, qu'elle lut à La Nuit de la poésie 27 mars 1970. Ce titre rappelle l’injure utilisée par les anglophones contre les francophones du Canada quand la langue française était utilisée en public.
À écouter et à réécouter pour en saisir toute la force.
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On est bien peu de chose…
Les dernières roses qui me faisaient oublier l’automne proche, ont été décapitées par la tempête de la nuit.
Les pétales salis jonchent la terre détrempée.
Seule, fragile et pâle, accrochée à un rameau dénudé encore secoué par le vent, une petite fleur en bouton, pleure des larmes de pluie.
Avec précaution, j’ai cueilli la fragile rescapée.
Dans un verre à long col, rempli d’eau claire, j’ai déposé doucement la petite rose toute fripée.
Tête penchée sur sa tige épineuse elle me semble bien misérable.
Elle n’a pas eu le temps de s’ouvrir au jour, de connaître la caresse du soleil, d’offrir la délicatesse de ses couleurs et de son parfum.
Son insignifiance dans le verre trop grand est émouvante..
J’ai un peu oublié près de la fenêtre, le petit bouton de rose.
Mais ce nouveau matin en ouvrant les volets, le soleil d’octobre a inondé ma maison.
Il s’est attardé longuement sur la fleur et je l’ai vue, au fil des heures, se redresser vaillamment sur sa tige frêle puis, doucement, sous la tendresse de la lumière et de la chaleur, son cœur s’est ouvert à la vie.
De belles nuances, d’un jaune orangé, souligné d’un peu de mauve ont magnifié ses pétales.
Ma rose s’est ouverte vivante et belle et j’ai eu les larmes aux yeux.
La violence de sa naissance ne lui a pas permis de vivre bien longtemps, mais elle m’a offert son éphémère beauté et un message de vie
Ce soir, j’ai vidé l’eau du verre, caressé son cœur fané et, les mots
d’Aragon se sont imposés à ma mémoire.
Le temps d’apprendre à vivre il est déjà trop tard …..
….ce qu’il faut de regrets pour payer un frisson
Lise L.
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Des regards qui se croisent
Brefs instants de rencontre
Et le ciel s’étoile
Offrant sa lumière à la nuit
Le matin se lève
Pour justifier le jour
L’homme dans sa nudité
S’habille de clarté
L’iris au cœur ouvert
Bleuit au soleil de midi
Ses feuilles se penchent
Génuflexion quand sonne l’Angélus
Notre vie aux formes informes
Gronde l’orage du temps
Ce temps qui fait silence
En emportant nos mots
Et le soir s’éternise
Comme porte entrouverte
Laissant l’homme rêveur
Justifier de ce jour
Roselyne B.
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France, mère des arts, des armes et des lois,
Tu m’as nourri longtemps du lait de ta mamelle :
Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle,
Je remplis de ton nom les antres et les bois.
Si tu m’as pour enfant avoué quelquefois,
Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ?
France, France, réponds à ma triste querelle.
Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix.
Entre les loups cruels j’erre parmi la plaine,
Je sens venir l’hiver, de qui la froide haleine
D’une tremblante horreur fait hérisser ma peau.
Las, tes autres agneaux n’ont faute de pâture,
Ils ne craignent le loup, le vent ni la froidure :
Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau.Joachim du Bellay
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Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.Pierre de Ronsard.
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