• Évariste de Parny

     

     

     

     

     

    À mes amis

     

    Rions, chantons, ô mes amis,
    Occupons-nous à ne rien faire,
    Laissons murmurer le vulgaire,
    Le plaisir est toujours permis.
    Que notre existence légère
    S'évanouisse dans les jeux.
    Vivons pour nous, soyons heureux,
    N'importe de quelle manière.
    Un jour il faudra nous courber
    Sous la main du temps qui nous presse ;
    Mais jouissons dans la jeunesse,
    Et dérobons à la vieillesse
    Tout ce qu'on peut lui dérober.

     

    Évariste de Parny (1753 - 1814)


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  • Alfred de Musset et Georges Sand

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Quand je mets à vos pieds un éternel hommage,
    Voulez-vous qu'un instant je change de visage ?
    Vous avez capturé les sentiments d'un cœur
    Que pour vous adorer forma le créateur.
    Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
    Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
    Avec soin de mes vers lisez les premiers mots,
    Vous saurez quel remède apporter à mes maux.

     

    Alfred de Musset

     

    Cette insigne faveur que votre cœur réclame
    Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.

     

    George Sand


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  • À partir du 7 juillet nous vous présenterons des poèmes sur l'amour et l'amitié. Ces deux sentiments utilisent le verbe AIMER. Nous essaierons de conjuguer ce verbe poétiquement pendant plusieurs semaines.

    Nouveau thème : AIMER

    « Qui aime a toujours quelque chose à dire ou à écrire jusqu'à la fin des temps. »

    Christian Bobin


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  • Bestiaire des 4 jeudis (suite)
     
     
     
     
     
     
     

    De la ponte à la mort ,c’est court,

    Disait l’éphémère

    Mais dense est mon ballet !

     

                                             Claudine B.

     
    Bestiaire des 4 jeudis (suite)
     
     
     
     
     

    Ils disent que nous regardons passer les trains,

    Disait la vache

    Mais ce sont eux qui nous regardent.

     

                                              Claudine B.

     

    Bestiaire des 4 jeudis (suite)

     

     

     

     

    Ah ! j'ai trouvé ma proie

    Se disait la guêpe

    Je me pique de voir l'effet produit.

     

                                               Jacques R.


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  • Ma soeur la pluie, Charles Van Lerberghe

    Charles Van Lerberghe, né à Gand en 1861 et mort à Bruxelles en 1907, est un poète et écrivain symboliste belge francophone.

     

     

     

     

    Ma sœur la Pluie,
    La belle et tiède pluie d'été,
    Doucement vole, doucement fuit,
    A travers les airs mouillés.

    Tout son collier de blanches perles
    Dans le ciel bleu s'est délié.
    Chantez les merles,
    Dansez les pies !
    Parmi les branches qu'elle plie,
    Dansez les fleurs, chantez les nids
    Tout ce qui vient du ciel est béni.

    De ma bouche elle approche
    Ses lèvres humides de fraises des bois ;
    Rit, et me touche,
    Partout à la fois,
    De ses milliers de petits doigts.

    Sur des tapis de fleurs sonores,
    De l'aurore jusqu'au soir,
    Et du soir jusqu'à l'aurore,
    Elle pleut et pleut encore,
    Autant qu'elle peut pleuvoir.

    Puis, vient le soleil qui essuie,
    De ses cheveux d'or,
    Les pieds de la Pluie.

     

    Charles Van Lerberghe


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  • Bestiaire des 4 jeudis (suite)

     

     

    À quelle heure est mon train ?

    Se demandait la tortue

    Sur un ton de sénateur...

                                     Jacques R

     

    Bestiaire des 4 jeudis (suite)

     

     

     

     

    Ma trace brille au soleil

    Disait l’escargot

    Il faut bien en laisser une !

                                  Roselyne B

     

    Bestiaire des 4 jeudis (suite)

     

     

     

     

     

    Belle crotte, bien moulée, ferme, odorante

    Disait le chien

    Dans ce quartier, on a de la chance !

                                  Édith G


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  • Un haïku d'été - Buson

    Buson Yosa, né Buson Taniguchi et plus connu sous son seul nom Buson, est un poète et un artiste-peintre japonais bunjin-ga du XVIIIᵉ siècle. Il est considéré comme l'un des quatre maîtres classiques du haïku avec Bashō, Issa et Shiki.

     

     

     

     

     

    Cheminant par la vaste lande

    Les hauts nuages

    Pèsent sur moi.

     

    Buson Yosa


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  • Il est des jardins

     

     

     

     

     

     

     

    Il est des jardins

    Où l’on goûte la vie à chaque pas

    Jardins de curés ou jardins ordonnés

    À chacun l’étincelle qui nous dit l’aujourd’hui

     

    Il est des jardins

    Où le mélange des odeurs

    Où les effluves épicés

    Nous entrainent plus loin que chez nous

    Dans un ailleurs où le soleil est roi

     

    Il est des jardins

    Où il suffit de s’arrêter pour toucher

    Les pétales de roses, les feuilles rêches des haricots

    Cueillir une pâquerette

    Et se sentir d’un même monde

     

    Il est des jardins

    Où il suffit de marcher à pas feutrés

    Pour entendre l’abeille qui butine

    La goutte d’eau qui abreuve la terre

    Et le silence d’un matin naissant

     

    Il est des jardins

    Qui se donnent à voir

    Il est aussi des jardins secrets

    Où les murs de pierre semblent être les gardiens

    D’un passé qui s’effrite.

     

    Roselyne B.


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  • L'été de Stuart Merrill

    Stuart Fitzrandolph Merrill, né à Hempstead (New York) en 1863 et mort à Versailles en 1915, est un poète symboliste américain d'expression française.

     

     

     

     

    Le clair soleil d’avril ruisselle au long des bois.
    Sous les blancs cerisiers et sous les lilas roses
    C’est l’heure de courir au rire des hautbois.

    Vos lèvres et vos seins, ô les vierges moroses,
    Vont éclore aux baisers zézayants du zéphyr
    Comme aux rosiers en fleur les corolles des roses.

    Déjà par les sentiers où s’étouffe un soupir,
    Au profond des taillis où l’eau pure murmure,
    Dans le soir où l’on sent le sommeil s’assoupir,

    Les couples d’amoureux dont la jeunesse mûre
    Tressaille de désir sous la sève d’été
    S’arrêtent en oyant remuer la ramure.

     

    Stuart Merrill


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  • L'été de Victor Hugo

     

     

     

     

     

     

    C'est une fête en vérité,
    Fête où vient le chardon, ce rustre ;
    Dans le grand palais de l'été
    Les astres allument le lustre.

    On fait les foins. Bientôt les blés.
    Le faucheur dort sous la cépée ;
    Et tous les souffles sont mêlés
    D'une senteur d'herbe coupée.

     

    Victor Hugo


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