• Je voudrais mourir dans un endroit gratuit
    Sans menu affiché sur la porte
    Sans activité poterie
    Sans voisins qui délirent
    Sans couloir blanc nauséeux
    Sans papier à signer pour sortir
    Dans un endroit calme,
    Où personne ne s'affaire à sauver personne
    Où chacun accomplit amoureusement ses rites
    Où l'on joue aux échecs dans l'herbe molle
    Sans s'occuper des gens qui partent
    Ou qui arrivent
    Un endroit ouvert
    Où l'on entend les bruits qu'on affectionne
    Où l'on porte à sa bouche les goûts familiers
    Où chacun comprend ce qui arrive et le fête
    Par quelque suprême paix tout à coup gagnée
    Où les vivants font des siestes tranquilles étendus au-dessus des morts
    Où les morts rassurés sentent peser sur eux le corps chaud des vivants
    Et les âmes de tous commencent des parties de pétanque
    Avec des rires de vent frais
     
    Artistes : Karolina Hjorth - Riitta Iconen
     
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  • Au bord du chemin

     

     

     

     

     

     

     

    Hé..psst..psst...oui vous, vous qui passez sur le chemin, arrêtez vous le temps d'une pause !

    Je sais, je suis un peu délabré, la mousse s'accroche à mes pierres et me maintient le long du chemin. Jadis, je m'érigeais fièrement, c'est moi qui maintient, qui contient, qui délimite le chemin.

    Et puis le temps a passé, je me suis modelé sous l'assaut répété des intempéries, des souliers scrachetés qui aiment à sauter sur mes pierres et défier les lois de l'équilibre. Je me fonds depuis lors dans le paysage et j'apprécie tout particulièrement le mélange avec les éléments naturels qui me feraient presque paraître vivants !!!

     

    Nathalie A.


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  • Arbre

     

     

     

     

     

     

     

    Tu vois ce que je suis devenu. De ma grandeur passée, il ne reste que ça : même pas un mètre de tronc, dépouillé de toutes mes branches ou presque. Je suis là, un arbre tronqué, tordu , amputé mais toujours vivant.

    Je me sens à ma place, important même dans ce coin de jardin. Près de moi allongés comme des chiots près de leur mère, comme des enfants même près de leur mère : mes branches abattues, coupées, regroupées. On dirait bien une famille n'est-ce pas ? Dispersée mais toujours visible, toujours vivante au delà du temps et de toutes les secousses.

     

    Chantal


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  • Ce jour là...

     

     

     

     

     

     

    Quand les ombres s’étaleront sur l’horizontal de nos jours

    Quand la terre se recueillera pour une hymne au silence

    Quand je tisonnerai le feu qui lentement s’éteint

    Ce jour- là nos rêves voyageront sur l’écharpe du vent

    … emportant les refrains de la vie qui s’invite

    Alors peut-être que le bleu du ciel aura couleur de toi

    …et qu’une goutte de lumière chantera les étés oubliés

     

    Roselyne B


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  • Je me demande...

     

     

     

     

     

    C'est un homme qui marche dans le jardin. Le ciel est bleu, le vent semble souffler juste un tout petit peu dans les bambous.

    Il a des bottes qui paraissent un peu grandes, s'est-il trompé quand il a acheté cette paire qui paraît bien propre ? Le chapeau un peu de travers, la bio bêche sur l'épaule.

    A-t-il consulté « l'agenda du jardinier » avant d'organiser sa journée ?

    C'est comme s'il était un chat qui se déplace, à l'affût de la moindre taupe qui oserait montrer le bout de son museau. Tout paraît lumineux, calme, harmonieux.

    Le voilà qui s'arrête, les bras tendus prêt à bondir ; la terre se serait-elle soulevée ? La bio bêche se trouve lancée, fichée sur un petit monticule ; la taupe, enfin, je crois, je pense que ça ne peut être qu'une taupe, n'a pas dû souffrir : au pied du cerisier, là voilà à moitié enterrée.

    De ma fenêtre, j'assiste à ce drôle de spectacle qui raconte simplement ce qui peut arriver à une « bestiole » un peu trop confiante.

    Le voilà, le jardinier qui tombe à genoux- je me frotte les yeux- ses bras en croix, il a l'air de psalmodier... C'est la première fois que je le vois comme ça.

    M'aurait-il vue hier, dans la même posture, implorant les daturas pour qu'ils fleurissent enfin ?

    Je me demande si cet homme dans le jardin n'a pas quelque chose de moi.

     

    Chantal P.


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  • Chien mouillé

     

     

     

     

     

    Je me souviens de l’odeur du chien de mon grand-père, revenant tout ruisselant de son escapade sous la pluie.

    Odeur de chien mouillé racontant sa joie de patauger dans les flaques, de se rouler dans l’herbe, de gratter la terre à la poursuite d’un petit mammifère apeuré.

    Odeur à la fois désagréable car piquante et entêtante mais tellement synonyme de liberté.

    Nez au vent, chemins et champs étaient à lui. Même pas froid, même pas peur, il vivait les éléments.

    L’odeur de ces moments humides étaient bannis du dedans de la maison.

    Pas le droit à la liberté à l’intérieur ! Ça pue, ça gêne, ça agresse.

    Alors, queue entre les pattes, chien mouillé repartait au-dehors, vite regagné par la joie des gouttelettes retrouvées.

     

    Céline M.

     


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  •  

     

     

     

     

     

     

     

    Quand les étoiles couronneront l’étendue de mes rêves et que les cigales s’amuseront dans l’écharpe de mes souvenirs

    Quand le pot au feu mijotera à nouveau sur le réchaud lâchement abandonné dans le rebus de la consommation

    Quand le seuil de notre maison verra les semelles joyeuses des visiteurs marteler les écrits de nos vies et que les sourires franchiront les presses de nos lèvres

    Quand du dehors et du dedans, quand de toi et de moi fuseront des mots ressuscités d’entre les lignes, ce jour-là des gerbes de vie dessineront un hymne joyeux sur la palette des souvenirs.

    Alors peut-être un monde nouveau ensoleillera l’univers comme au matin du monde ancien. Ce monde ancien qui s’en va à reculons chassé à coups de gongs sonores.

    Alors peut-être un nouveau jardin d’Eden renaîtra.

     

    Annick C.


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  • Made with Clipchamp  Textes et enregistrement réalisés lors de l'atelier d'écriture du 01/10/2022 à la maison de la vie rurale.
     

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  • Quand j’étais sur la terre
    Sous-locataire
    D’un kilo de futur
    Des monsieurs incomplets-veston m’ont invité
    À une grande déception

    Maintenant je ne pleure plus
    Je ramasse des vies
    Pour le jour J
    Et dans mon cœur-bunker
    Je frappe monnaie à ton effigie

    Va-t’en pas
    Dehors les chemins sont coulants
    Les serments de rosée

    Va-t’en pas
    Dehors y a des silences bondés
    D’autobus tombés
    Sur le dos

    Et vaniteux qu’ils sont
    Aux bouquets de clés
    Aux bijoux de panique
    Ils vont t’asseoir dans un bureau
    Pendant qu’ici
    Il fait beau

    Ils perceront l’écran
    Pour t’offrir une carrière
    Où noyer ton enfant

    «Ils briseront les lois
    Les cadenas
    Et les os»

    Va-t’en pas
    Dehors y a des orgies
    Jusqu’au fond des batteries

    Va-t’en pas
    Dehors j’ai vu un ciel si dur
    Que tombaient les oiseaux

    Tu sais que je lis
    Sous les robes du temps
    Et dans les lignes du ciment
    Toi tu as des yeux
    Qui trahissent le sort
    Tu mérites l’amour

    Maintenant que tu vois
    Ce qui n’existe pas
    Et si tu veux venir
    Neptune me guide
    Où j’ai semé des larmes
    Mes armes sont en fleurs

    Va-t’en pas
    Moi j’ai tant d’amis
    Je peux pas les compter

    Va-t’en pas
    J’ai autant d’amis
    Que mille Mexico

    Va-t’en pas

    Richard Desjardins


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  • Peut-être pouvons nous en trouver d'autres... ?


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