• J'ai rencontré...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Image par aalmeidah de Pixabay

     

    J'ai rencontré un souvenir presqu'aussi vieux que moi
    C'était au temps où ma vie n'allait pas toujours droit.
    M'a rappelé mon chemin autrefois cahoteux
    Rempli de mirages qui souvent sonnaient creux.
    Ces images, telles un rêve, se sont vite évanouies
    Souvenirs d'une vie que j'ai depuis longtemps bannie...

     

    Chaque souvenir peut penser
    qu'il deviendra une doctrine.
    Si les souvenirs avaient une idéologie
    ce serai justement et d'abord
    celle de ne pas nous endormir,
    de nous bercer dans des rêves hors du temps présent.
    Mais, dans la réalité, 999 souvenirs sur 1000
    servent à nous faire fuir le présent
    et contribuent, plus ou moins,
    à créer des murs nous séparant de l'aujourd'hui,
    à nous faire oublier qu'hier n'est pas toujours demain...

     

    J'ai aussi rencontré un fou, qui passait souvent pour un fou
    Au langage décalé, désaxé, sans dessus dessous.
    Son tableau de la vie, son chef-d'œuvre, son Graal ?
    Hors du temps, unique, d'une cuvée très spéciale.
    Faudrait-il y puiser des couleurs inconnues
    Pour fleurir nos chemins, égarés dans les nues?

     

    Puis, un jour, me promenant, j'ai rencontré l'horizon
    Sans doute, pour moi, un jour de chance.
    Voulant, de suite engager la conversation,
    Je le fixe des yeux, puis, je m'avance.
    Mais je marche, je marche, jusqu'à presque sans fin
    Il est toujours là, mais jamais je ne l'atteins.
    L'astre soleil me fait alors tendre l'oreille
    Et j'entends un bruit à nul autre pareil.
    C'est l'horizon qui me parle, en se penchant vers moi:
    '' Le bonheur, ce n'est pas un mirage, cela ne tient qu'à toi...'' 

     

    Jacques R. (18/11/2020)


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  • J'ai rencontré...

     

     

     

     

     

     

    My pictures are CC0. When doing composings: de Pixabay 

     

    J'ai rencontré un rêve
    Avec une traînée de soleil
    Éblouissante merveille
    J'y suis entrée comme au printemps
    On croise le vent en chantant,
    En croquant la vie et le temps...

    Chaque rêve peut penser
    qu'il deviendra réalité
    Si les rêves avaient une idéologie
    ce serait justement
    de se dire qu'un jour ou l'autre
    on pourrait les cueillir comme on cueille une fleur
    Mais dans la réalité 999 rêves sur 1000
    servent de boucliers
    et nous aident à éloigner la réalité
    de l'existence,
    de la souffrance
    de la béance

    J'ai aussi rencontré une île
    Avec des gens heureux et doux
    Pas des envieux, pas des jaloux.
    J'aurais aimé y faire ma vie
    Y abandonner mes soucis
    Mais... pourrais-je vivre toujours ici ?

     

    Chaque île peut penser
    qu'elle deviendra refuge
    Si les îles avaient une idéologie
    ce serait celle de s'ouvrir 
    aux proscrits, aux mal-aimés
    aux laissés pour compte
    Mais dans la réalité, 999 îles sur 1000
    deviennent des lieux bénits
    pour ceux qui ne peuvent vivre
    qu'enchâssés de plaisir
    loin de la réalité
    du monde.

     

    Régine A. (18/11/2020)


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  • J'ai rencontré...

     

     

     

      

     

    Image par Anja de Pixabay 

     

    j'ai rencontré une ombre 

    qui avait des soucis

    pour masquer le soleil

    personne ne l'aimait

    elle faisait des effets

    s'allongeait  s'allongeait.

     

    chaque ombre peut penser

    qu'elle doit arrêter le soleil

    qu'elle sert de rafraîchissement

    et que chaque homme en a sa part

    mais en réalité

    l'ombre n'est jamais du bon côté du trottoir

    elle en rajoute avec les nuages

    et couvre impudemment

    tous les secrets de Sarkozy

     

    j'ai aussi rencontré le silence

    qui marchait à pas de loup

    pour ne pas le déranger

    j'ai fait taire les oiseaux

    j'ai arrêté la musique

    il était de triste humeur

    lors j'ai arrêté mon cœur

    si le silence voulait parler

    il serait

    en conflit d'intérêt

    avec lui-même.

     

    Hélène (18/11/2020)


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  • Joséphine Bacon

    Joséphine Bacon est Innue de Pessamit. La poésie et la tradition orale de son peuple la suivent depuis son enfance. Sa poésie au quotidien s’adresse à la mémoire collective, à la nature débridée, à la sagesse, et aux ancêtres. Elle vit à Montréal.

     

    Le Nord m’interpelle.

     

    Ce départ nous mène

    vers d’autres directions

    aux couleurs des quatre nations :

    blanche, l’eau

    jaune, le feu

    rouge, la colère

    noir, cet inconnu

    où réfléchit le mystère.

     

    Cela fait des années que je ne calcule plus,

    ma naissance ne vient pas d’un baptême

    mais plutôt d’un seul mot.

     

    Sommes-nous si loin

    de la montagne à gravir ?

     

    Nos sœurs de l’Est, de l’Ouest,

    du Sud et du Nord

    chantent-elles l’incantation

    qui les guérira de la douleur

    meurtrière de l’identité ?

    Notre race se relèvera-t-elle

    de l’abîme de sa passion ?

     

    Je dis aux chaînes du cercle :

    Libérez les rêves,

    comblez les vies inachevées,

    poursuivez le courant de la rivière,

    dans ce monde multiple,

    accommodez le songe.

     

    Le passage d’hier à demain

    devient aujourd’hui

    l’unique parole

    de ma sœur

    la terre.

     

    Seul le tonnerre absout

    une vie vécue.

     

    Joséphine Bacon

     


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  • J'ai rencontré....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Image par Анатолий Стафичук de Pixabay 

     

    J'ai rencontré la nuit

    la ténébreuse nuit

    celle qui distille la peur

    et la lumière aussi,

    celle qui nous apprend

    à vivre et à mourir en même temps.

     

    Chaque nuit peut penser

    qu'elle deviendra un nid douillet

    si les nuits avaient une idéologie

    ce serait justement

    celle de créer des liens

    entre ceux qui n'ont rien

    Mais dans la réalité 999 nuits sur 1000

    servent de repaires aux brigands

    et contribuent tout au plus

    à provoquer des arrestations

    et des peines de prison

     

    J'ai aussi rencontré la rivière

    qui trace sous le ciel

    un long ruban d'argent,

    et qui offre à nos yeux

    un chemin d'avenir

    dans l'entrelacs des jours et des années sans fin.

     

    Puis j'ai rencontré la vie

    à prendre ou à laisser

    qui trace son sillon

    au milieu des rochers

    celle aussi qui nous mène

    vers des îles lointaines

    et des soleils sans fin

     

    Chantal A. (18/11/2020)


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  • J'ai rencontré...

     

     

     

     

     

     

     Image par stokpic de Pixabay 

     

    J'ai rencontré une main

    Qui s'est posée sur mon matin

    Qui m'a emmenée vers demain

    Un demain au goût incertain

    Ou  le plus et le moins s'entrecroisent

    Comme les lettres sur une ardoise

     

    Chaque main peut penser

    Qu'elle deviendra le trait d'union

    Celui qu'on rêve à l'horizon

    Si les mains avaient une idéologie

    Elles se croiseraient à l'infini

    Pour emprisonner tant de haine

    Et laisser le vent

    Fouetter les dissidents

    Mais dans la réalité 999 mains sur 1000

    Servent à froisser

    Les guenilles de la liberté

    Et se ferment comme l'étau

    Sur tant de mots...

     

    J'ai aussi rencontré un regard

    Qui déshabille les consciences

    Qui met à nu l'indifférence

    Il me disait que pour chaque homme

    Il a le nom que tu lui donnes

    La vérité c'est qu'on le nomme

     

    Puis j'ai rencontré des mots

    Et j'ai eu beaucoup de chance

    Des mots mêlés

    Des mots croisés

    Des mots à lire sur un regard

    Avant qu'il ne soit trop tard

    Des mots à écrire dans les mains

    Avant qu'il ne soit demain

     

     

    Roselyne B. (18/11/2020)


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  • Anna de Noailles

    La poète française Anna de Noailles (1873-1933) crée, au début du XXe siècle, une poésie féminine vibrante de sensibilité, bien loin de l'univers des symbolistes. De Noailles s’enthousiasme pour la nature, cherchant dans son contact une source de sécurité et de calme. La perte de ses proches et la maladie changent sa voix poétique, qui prend alors un ton mélancolique.

     

    Il fera longtemps clair ce soir, les jours allongent.

    La rumeur du jour vif se disperse et s’enfuit,

    Et les arbres, surpris de ne pas voir la nuit,

    Demeurent éveillés dans le soir blanc, et songent...

     

    Les marronniers, sur l’air plein d’or et de lourdeur,

    Répandent leurs parfums et semblent les étendre ;

    On n’ose pas marcher ni remuer l’air tendre

    De peur de déranger le sommeil des odeurs.

     

    De lointains roulements arrivent de la ville...

    La poussière qu’un peu de brise soulevait,

    Quittant l’arbre mouvant et las qu’elle revêt,

    Redescend doucement sur les chemins tranquilles ;

     

    Nous avons tous les jours l’habitude de voir

    Cette route si simple et si souvent suivie,

    Et pourtant quelque chose est changé dans la vie ;

    Nous n’aurons plus jamais notre âme de ce soir...

     

    Anna de Noailles


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