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Par imaginelitécrit le 4 Août 2021 à 06:02
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Guillaume Apollinaire
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Par imaginelitécrit le 2 Août 2021 à 06:45
Marie de France (1160-1210) est une poétesse de la « Renaissance du XIIe siècle », la première femme de lettres en Occident à écrire en langue vulgaire. Elle appartient à la seconde génération des auteurs qui ont inventé l'amour courtois.
D'eux deux il en fut ainsi
Comme il en est du chèvrefeuille
Qui au coudrier se prend:
Quand il s'est enlacé et pris
Et tout autour du fût s'est mis,
Ensemble ils peuvent bien durer;
Qui les veut ensuite désunir
Fait tôt le coudrier mourir
Et le chèvrefeuille avec lui.
- Belle amie, ainsi est de nous:
Ni vous sans moi, ni moi sans vous.Marie de France
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Par imaginelitécrit le 1 Août 2021 à 06:07
Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches,
Et puis voici mon cœur, qui ne bat que pour vous,
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu’à vos yeux si beaux l’humble présent soit doux.
J’arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue, à vos pieds reposée,
Rêve des chers instants qui la délasseront.
Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encor de vos derniers baisers ;
Laissez-la s’apaiser de la bonne tempête,
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.
Paul Verlaine
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Par imaginelitécrit le 31 Juillet 2021 à 06:04
Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l’ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l’âme en secret
Sa douce langue natale.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l’humeur est vagabonde ;
C’est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu’ils viennent du bout du monde.
— Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D’hyacinthe et d’or ;
Le monde s’endort
Dans une chaude lumière.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Charles Baudelaire
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Par imaginelitécrit le 29 Juillet 2021 à 06:47
Considéré comme le père de la modernité acadienne, le poète Herménégilde Chiasson (1946- ) est aussi dramaturge, cinéaste et artiste visuel. Son regard poétique original et singulier fait de lui l’un des plus grands poètes du Canada français.
dans la rue une jeune femme
une rose rouge à la main
s’avance en souriant
un passant distrait l’accroche
la fleur tombe sur le pavé
le sourire déserte le visage
je me précipite
à genoux sur le trottoir
nos mains se touchent
elle se relève lentement
son rire a la fraîcheur du vent
elle reprend la rose et la marche
la tache rouge s’éloigne
je voudrais la rejoindre
Herménégilde Chiasson
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Par imaginelitécrit le 28 Juillet 2021 à 06:43
Tu dessinais des baisers.
Le paysage exigeait des statues.
Tu balayais les ombres.
Tu m’as expliqué comment le fleuve,
du coin de l’œil,
apparaît et disparaît,
s’ouvre et se ferme,
comment les étoiles
ne contiennent que le passé.
Tu as dit :
« Vas-y, raconte-moi notre histoire maintenant. »
Je l’ai lue dans le temps qui fuyait,
dans ce paysage
dont je craignais à tout instant d’être chassé.
Je n’ai rien avoué.
Roger Des Roches
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Par imaginelitécrit le 27 Juillet 2021 à 06:37
Je n’ai pas cessé d’être l’ourse
la fille qui rôde sous ta fenêtre
qui t’appelle dans l’obscurité
toi le garçon aux yeux pers
mendiant un peu de ta chaleur
Mais si tu refuses de sortir
je forcerai ta porte et ton secret
j’irai dans le jardin de ta mère
pour y allumer des rangs de betteraves
je me coucherai dans les topinambours
je hurlerai avec les impatientes
tu quitteras peut-être enfin ta demeure
pour prendre la route avec moi
tu me livreras ton inquiétude
je t’imposerai ma bravoure et ma loi
alors nous arracherons des étoiles
Rachel Leclerc
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