• Ma soeur la pluie, Charles Van Lerberghe

    Charles Van Lerberghe, né à Gand en 1861 et mort à Bruxelles en 1907, est un poète et écrivain symboliste belge francophone.

     

     

     

     

    Ma sœur la Pluie,
    La belle et tiède pluie d'été,
    Doucement vole, doucement fuit,
    A travers les airs mouillés.

    Tout son collier de blanches perles
    Dans le ciel bleu s'est délié.
    Chantez les merles,
    Dansez les pies !
    Parmi les branches qu'elle plie,
    Dansez les fleurs, chantez les nids
    Tout ce qui vient du ciel est béni.

    De ma bouche elle approche
    Ses lèvres humides de fraises des bois ;
    Rit, et me touche,
    Partout à la fois,
    De ses milliers de petits doigts.

    Sur des tapis de fleurs sonores,
    De l'aurore jusqu'au soir,
    Et du soir jusqu'à l'aurore,
    Elle pleut et pleut encore,
    Autant qu'elle peut pleuvoir.

    Puis, vient le soleil qui essuie,
    De ses cheveux d'or,
    Les pieds de la Pluie.

     

    Charles Van Lerberghe


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  • Un haïku d'été - Buson

    Buson Yosa, né Buson Taniguchi et plus connu sous son seul nom Buson, est un poète et un artiste-peintre japonais bunjin-ga du XVIIIᵉ siècle. Il est considéré comme l'un des quatre maîtres classiques du haïku avec Bashō, Issa et Shiki.

     

     

     

     

     

    Cheminant par la vaste lande

    Les hauts nuages

    Pèsent sur moi.

     

    Buson Yosa


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  • L'été de Stuart Merrill

    Stuart Fitzrandolph Merrill, né à Hempstead (New York) en 1863 et mort à Versailles en 1915, est un poète symboliste américain d'expression française.

     

     

     

     

    Le clair soleil d’avril ruisselle au long des bois.
    Sous les blancs cerisiers et sous les lilas roses
    C’est l’heure de courir au rire des hautbois.

    Vos lèvres et vos seins, ô les vierges moroses,
    Vont éclore aux baisers zézayants du zéphyr
    Comme aux rosiers en fleur les corolles des roses.

    Déjà par les sentiers où s’étouffe un soupir,
    Au profond des taillis où l’eau pure murmure,
    Dans le soir où l’on sent le sommeil s’assoupir,

    Les couples d’amoureux dont la jeunesse mûre
    Tressaille de désir sous la sève d’été
    S’arrêtent en oyant remuer la ramure.

     

    Stuart Merrill


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  • L'été de Victor Hugo

     

     

     

     

     

     

    C'est une fête en vérité,
    Fête où vient le chardon, ce rustre ;
    Dans le grand palais de l'été
    Les astres allument le lustre.

    On fait les foins. Bientôt les blés.
    Le faucheur dort sous la cépée ;
    Et tous les souffles sont mêlés
    D'une senteur d'herbe coupée.

     

    Victor Hugo


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  • Allégorie, Paul Verlaine

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Despotique, pesant, incolore, l'Été,
    Comme un roi fainéant présidant un supplice,
    S'étire par l'ardeur blanche du ciel complice
    Et bâille. L'homme dort loin du travail quitté.

    L'alouette au matin, lasse n'a pas chanté.
    Pas un nuage, pas un souffle, rien qui plisse
    Ou ride cet azur implacablement lisse
    Où le silence bout dans l'immobilité.

    L'âpre engourdissement a gagné les cigales
    Et sur leur lit étroit de pierres inégales
    Les ruisseaux à moitié taris ne sautent plus.

    Une rotation incessante de moires
    Lumineuses étend ses flux et ses reflux...
    Des guêpes, çà et là, volent, jaunes et noires.

     

    Paul Verlaine


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  • Aube, Cécile Périn

     

    Cécile Périn (1877-1959) est une poétesse française.

     

     

     

     

    Un invisible oiseau dans l'air pur a chanté.
    Le ciel d'aube est d'un bleu suave et velouté.

    C'est le premier oiseau qui s'éveille et qui chante.
    Écoute ! les jardins sont frémissants d'attente.

    Écoute ! un autre nid s'éveille, un autre nid,
    Et c'est un pépiement éperdu qui jaillit.

    Qui chanta le premier ? Nul ne sait. C'est l'aurore.
    Comme un abricot mûr le ciel pâli se dore.

    Qui chanta le premier ? Qu'importe ! On a chanté.
    Et c'est un beau matin de l'immortel été.

     

    Cécile Périn


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  • L'été, Jocelyne CurtilJocelyne Curtil, (1935 - 2017) a été enseignante jusqu’en 1971. Elle a vécu à Nouméa en Nouvelle-Calédonie, puis en Inde, ainsi qu’au Japon, avant, de revenir vivre en Bourgogne. Jocelyne Curtil possédait le don de l’image, de la fantaisie lyrique. Elle est et demeure l’une des voix marquantes de la poésie contemporaine.

     

     

     

    Je me cache dans les bagages du soleil

    Le soleil aujourd'hui,
    Je me le suis donné.
    J'en ai mis plein mes poches
    Et dans d'autres endroits
    Où mes mains ne vont pas.
    Je peux escalader
    Ce qui me séparait.
    Je peux montrer aux gens
    Comment c'est, la lumière.
    Je me cache dans les bagages du soleil, à liserés de source,
    à serrures de cigales.
    Le soleil meurt : son sang ruisselle aux devantures.

     

    Jocelyne Curtil


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  • La cigale, Jean AicardJean François Victor Aicard, né en 1848 à Toulon (Var) et mort en 1921 à Paris, est un poète, romancier et dramaturge français.

     

     

     

     

     

    La cigale

    Je suis la petite cigale,
    Qu'un rayon de soleil régale
    Et qui meurt quand elle a chanté
    Tout l'été.

    Jean Aicard


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  • L'air en conserve, Jacques Charpentreau

     

     

     

     

     

    Dans une boîte, je rapporte
    Un peu de l'air de mes vacances
    Que j'ai enfermé par prudence.
    Je l'ouvre ! Fermez bien la porte !

    Respirez à fond ! Quelle force !
    La campagne en ma boîte enclose
    Nous redonne l'odeur des roses,
    Le parfum puissant des écorces,

    Les arômes de la forêt...
    Mais couvrez-vous bien, je vous prie,
    Car la boîte est presque finie :
    C'est que le fond de l'air est frais.

     

    Jacques Charpentreau


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  • L'été (et l'amitié) de Max Alhau

     

     

     

     

     

     

    Amis de toute part
    reviendrai-je chez vous
    partager vos paroles.
    Vous m'êtes une fête
    sans cesse commencée.
    Avec vous je célèbre
    l'été qui se prolonge
    la moisson continue
    gardée au fond des soirs.

    Amis de toute part
    je vous offre le feu
    ma soif et ce poème.

    Max Alhau


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