• "La voix" - Robert Desnos

     

     

     

     

     

     

    Une voix, une voix qui vient de si loin
    Qu'elle ne fait plus tinter les oreilles,
    Une voix, comme un tambour, voilée
    Parvient pourtant, distinctement, jusqu'à nous.


    Bien qu'elle semble sortir d'un tombeau
    Elle ne parle que d'été et de printemps.
    Elle emplit le corps de joie,
    Elle allume aux lèvres le sourire.


    Je l'écoute. Ce n'est qu'une voix humaine
    Qui traverse les fracas de la vie et des batailles,
    L'écroulement du tonnerre et le murmure des bavardages.


    Et vous ? Ne l'entendez-vous pas ?
    Elle dit "La peine sera de courte durée"
    Elle dit "La belle saison est proche."


    Ne l'entendez-vous pas ?


    Robert Desnos


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  • « Where are all the flowers gone » (Que sont devenues les fleurs chanté, entre autres, par Dalida) est une chanson folk composée de cinq couplets dans les années 60, reprises par de nombreux artistes dont Joan Baez. Le texte de la chanson incite à une réflexion sur la mort causée par les guerres et pose une question philosophique insoluble « Où seront ceux qui ont été avant nous? ».

    En 1956, Seeger s'est inspiré d'une chanson populaire ukraïnienne « Koloda Duda » citée dans le roman « And quiet flows the don » (1934) du prix Nobel de littérature Mikhail Sholokov :

     

    А где ж гуси?               Et où sont les oies ?
    В камыш ушли.            Parties dans les joncs.
    А где ж камыш?           Et où sont les joncs ?
    Девки выжали.             Les filles les ont coupés
    А где ж девки?             Et où sont les filles ?
    Девки замуж ушли.      Mariées avec leurs hommes.
    А где ж казаки?            Et où sont leurs Cosaques ?
    На войну пошли           Partis à la guerre.

     

     


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  •  Apocalypse (Kamal Zerdoumi)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Auront peut-être lieu
    les adieux déchirants
    des humains à la Terre
    par la volonté d’un tyran
    qui se croit dieu
    Plus de ciel bleu
    ni de soleil éblouissant
    que le règne du feu
    et les derniers cris des innocents
    que le noir entre nous et la lumière
    la fin de toute vie
    et l’hiver nucléaire
    Cet homme qui est-il
    pour tant haïr son espèce
    pour qu’en moins d’un battement de cils
    le vivant disparaisse ?

    Vladimir, que la grâce
    de la raison
    enfin t’illumine
    pour que chacun
    en sa saison
    sente encore ce mystère
    qui l’anime

     

    Kamal Zerdoumi, 2022


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  • Autre poème de Taras Chevtchenko

     

     

     

     

     

     

    Ivan Pidkova

     

    Il fut un temps, en Ukraine,

    Où les canons grondaient ;

    Il fut un temps où les Zaporogues

    Savaient régner.

    Ils régnaient et gagnaient

    Leur gloire et leur liberté ;

    Cela est passé, seules sont restées

    Des tombes dans la plaine.

    Hautes sont les tombes

    Où sombrèrent dans le repos

    Les corps blancs des Cosaques,

    Drapés dans une toile écarlate.

    Hautes sont ces tombes,

    Noires, semblables aux montagnes,

    Qui conversent à voix basse, dans la plaine,

    De la liberté avec les vents.

    Ces témoins de la gloire des ancêtres

    Discutent avec le vent,

    Tandis que leur descendant porte sa faux

    dans la rosée,

    En reprenant leur chant.

    Il fut un temps, en Ukraine,

    Où le malheur dansait,

    Le chagrin s’enivrait à la taverne

    D’hydromel par seaux entiers.

    Il fut un temps où il faisait bon vivre

    En cette Ukraine…

    Souvenons-nous-en ! Notre cœur, peut-être,

    Connaîtra un répit.

     

    Taras Chevtchenko


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    Le minus grivèle
    L’actionnaire nivelle
    Tout en cancrelat
    Pub universelle
    Vent pour la cervelle
    Sous les falbalas
    Dans leur tenue de gala
    Les jeunes gredins se révèlent
    Au bout de la bamboula
    Le clone de Mister Dobel
    You vend du coca-cola
    Haut perché sur sa poubelle

     

    Alain Lance


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    est-ce pomme
    est-ce poire
    le fruit défendu
    (le fruit d’Ève fendue)
    qu’Adam consomma
    toutes lèvres confondues
    au verger des plantes
    Dieu a répondu :
    c’est le fruit du pêcher
    c’est la pêche charnue
    qu’en mon jardin j’ente
    -- -les pommiers sont déçus
    les poires déshespérues

     

    Jacques Darras


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