• Un poème de Louise Fiset

    Née à Ottawa en 1955, Louise Fiset a œuvré à la radio et à la télévision, avant de s’établir au Manitoba pour y exercer diverses activités dans le domaine des médias, du théâtre et de l’animation culturelle. Proche des arts de la scène, sa poésie se mesure à la dureté du monde urbain contemporain sur un ton direct et parfois cru, mais elle manifeste aussi un sentiment d’errance qui cherche à retrouver un enracinement sensuel et charnel dans le paysage des Prairies.

     

    Image virtuelle des hautes herbes

     

    Je m’enfoncerai dans les trous de la plaine

    dans la tourbe où s’encaquent les errances effrayées des bisons

    meuglant la découverte limitrophe de l’immense pays azuré.

    Ma main caressera le sommeil de brume à ras de terre pour que s’incarnent

    dans le brasier des hautes herbes et des marécages fumants

    mes yeux ouverts.

     

    Je m’aspergerai des senteurs de la terre pour m’amener de force même

    à ce qu’il y a d’absolu en moi — je suis de terre et d’histoires.

    Tout ce qu’il y a de surnaturel et d’imaginé existe

    depuis l’instant où je me suis mise à genoux

    pour toucher l’eau et le feu. Je me détache de la brume et de sa moiteur.

     

    Dans la poitrine (l’ouverture béante du ciel) où je plonge le regard

    je cherche la surface ardente

    pour brûler les images du monde et de ses objets.

    Ô miroir au fond de moi !

    l’onde des bras tendus, assoiffés d’amour, se tord et se réfléchit.

    à ta surface en une répétition infinie. La vie est mortellement atteinte.

    Mais dans la vision tapie sous terre

    ce n’est rien de plus qu’une impression du chaos

    en moi.

     

     

    Louise Fiset


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :