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Réveille toi
Cette nuit j’ai entendu une voix qui disait : « Réveille-toi c’est le printemps »
Le printemps oui mais c’est encore la nuit
A nouveau cette voix : « le printemps, mais le printemps des poètes »
Alors…
Sauter du lit
Ouvrir la fenêtre
Écouter le rouge-gorge psalmodier quelques notes
Regarder se lever le soleil comme une page blanche offerte à notre crayon
Envelopper de poésie les bruits du monde et se dire que les éclats de mots valent plus que les éclats de guerre
... Et je me suis levée
A la lisière du jour le ciel se ficelait de rose
L’oiseau sur la branche avait mis son écharpe rouge. Il avait pour moi la présence de l’ami qui sait écouter nos silences
Peu à peu le clocher de l’église abandonnée s’est dressé dans la brume comme pour crier « Grâce »
Les étoiles ont cessé de briller et se sont glissées dans l’infini
J’ai entendu le bégaiement des feuilles venir jusqu’à moi. Chaque syllabe s’émiettait sur mon visage, poussière de passage
La nuit s’est brisée telle la vague sur le rocher laissant l’écume blanche adoucir l’écoulement du temps
L’oiseau à l’écharpe rouge a sautillé de branche en branche
Je lui ai laissé mes questions. Sera-t-il ce jongleur de mots, ce magicien de la poésie pour y trouver réponse ? Saura-t-il créer la farandole d’un poème qui voyagera vers d’autres lieux libre de s’accrocher à d’autres branches ?
Et l’oiseau s’est envolé comme les mots que d’autres cueilleront
Oui La poésie a quelque chose à dire au monde (Hélène Dorion, Mes Forêts)
R. B. (mars 2024)
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