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Par imaginelitécrit le 13 Octobre 2020 à 06:28
Avant, c'était avant , vous en souvenez vous ?
la vie avait un avenir, un sens horizontal ou vertical, un bon sens
il n'y avait pas de doute, on avançait
on avait des projets, des vrais ou des utopiques, des bébés à naître, des amis à embrasser
la terre tournait, le soleil se levait et se couchait, on mangeait, on gaspillait allègrement, on détruisait ...
on reconstruirait, on robotiserait
il y avait bien quelque part une vague sensation de culpabilité pour les cris étouffés de quelques cochons, poulets, apiculteurs ou migrants, de quoi se réveiller parfois au petit matin avec une sorte d'angoisse, une petite douleur impuissante et pointue qu'on ne savait trop comment calmer ..
après tout, c'était l'affaire du gouvernement, il finirait bien par s'en occuper…
nous, on avait un avenir à explorer, alors, on y allait
le reste du monde était ce réservoir d'étrangetés au fonctionnement mystérieux, attractif ou menaçant dont il faudrait bien tenir compte un jour, mais c'était loin, on faisait semblant de l'ignorer
pourtant c'est de là qu'il nous est arrivé
lui, le petit rond
sans queue ni tête, sans cervelle, sans yeux, si petit qu'on n'y croyait pas
celui qui ne savait faire qu'une chose, mais avec tant d'ardeur, se reproduire indéfiniment
il avait commencé ses ravages, toute la Chine y était passée
ça débordait sur l'Italie, l'Angleterre, l'Allemagne, ça partait tous azimuts vers l'Amérique, le Canada, le Mexique
c'était aussi vers nous qu'il progressait
il a fallu fermer nos portes
confinement général, ordre du Président
sidération … vague protestation … organisation
que faire quand on se retrouve seul avec soi même, ou à deux, ou à six, ?
chacun de nous vit son histoire avec ce temps qui n'a plus de bornes, qui est devenu élastique
on flotte
radios et télé parlent parlent, comptent les morts, répandent une anxiété diffuse
les familles se redécouvrent, en bonheur ou malheur, enfermées
les smartphones tentent de rassurer les ados entre eux, calment angoisse et éloignement
les vieux qu'on a oubliés, enfermés, se dessèchent dans les EHPAD
les soignants s'épuisent
les enfants et les chiens piaffent
pourtant, dans ce temps suspendu, certains découvrent qu'on peut retrouver une liberté personnelle, sans le regard des autres, sans la pression perpétuelle des choses à faire, sans la vie sociale parfois trop pesante
on peut vivre sans jouer un rôle, sans s'habiller, on peut en profiter pour essayer tranquillement toutes les positions du Kamasoutra
ou ne rien faire du tout, sans culpabilité
ceux là espèrent que le confinement n'aura pas de fin
on invente le télé travail pour ne pas se perdre
les oubliés de la vie, sans ressources, savent que le désespoir n'a pas de fin
l'étrangeté vient du silence des rues, des routes, du ciel
les oiseaux les lapins les fleurs sauvages ont retrouvé leurs droits et se font fête
on imagine un nouveau monde dans lequel on serait les seuls survivants
si ça ne finissait pas ?
ça se prolonge, de semaine en quinzaine...
pour ne pas craquer, on s'occupe
on comprend qu'on a besoin les uns des autres pour exister, alors on utilise toutes les technos disponibles pour communiquer, on peut trouver du bonheur à partager ses talents
les danseurs dansent, les cuisiniers donnent leur recettes, les musiciens se relaient, les vidéos conférences font des miracles de retrouvailles amicales, familiales
enfin, enfin, ça arrive, la fin du confinement !
on est arrivés au temps d'après
on ouvre portes et fenêtres
enfin, pas tout à fait
on n'est plus vraiment comme avant
nous sommes devenus d'étranges oiseaux muselés, qui marchent sans se toucher
nous avons un peu de peine à nous reconnaître dans ce grand bal masqué
le Covid rode toujours …
la jeunesse brimée se lâche
on va reconfiner, si ça continue
et comment retomber sur nos pieds ?
les temps sont changés, rien n'est plus aussi simple qu'avant, il faut l'admettre
dans ma mémoire tournent en rond parfois, le soir, les paroles de la chanson de Christophe
que le Covid a fauché en passant
Señorita dépêche toi
je sens qu'il est bien tard déjà
et remet ta robe de taffetas
on a fermé l'Alhambra
mais les fins comme au cinéma
tu sais ça n'existe pas
Señorita, dépêche toi...
Hélène D (septembre 2020)
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Par imaginelitécrit le 15 Septembre 2020 à 11:29
Lors du "festimiam" organisé par le CPIE Sèvre et Bocage, dimanche 13 septembre à la maison de la vie rurale de la Flocellière, l'association ALISÉ a proposé de jouer avec les noms de légumes. Voici quelques extraits de ce qui a été produit :
(Vous pouvez cliquer sur l'image pour la voir en grande taille)
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Par imaginelitécrit le 12 Mai 2020 à 09:45
Devant lui une table, une assiette, un verre
et une bouteille de vin.
Sur la nappe, des taches rondes, un bouchon
et des miettes de pain.
Sur le mur, un fusil, astiqué, reluisant
et la photo d’un chien.
Devant lui toute sa vie
presque rien.
Derrière lui toute sa vie
presque rien.
Il a pris son verre plein
l’a vidé d’un trait
à la santé du chien.
G A
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Par imaginelitécrit le 4 Mai 2020 à 09:23
On serait dimanche
quand les matins s’allongent
dans une odeur de café et de pain frais
ce serait un jour où rien ne manque.
J’aurais acheté des fleurs
à t’offrir seulement les jours où tu m’aimes
j’aurais gardé un peu de chagrin
pour te l’écrire entre les lignes.
G. A.
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Par imaginelitécrit le 27 Avril 2020 à 10:38
Persister
Persévérer
Ne rien lâcher
Garder le cap
Ne pas ramollir
Tenir le coup
Rester droit dans ses bottes
Ne pas abandonner
Bouclier
Protection
Barrière
Barricades
Défense
Se défendre
Prouver qu'on existe
Ensemble
Collectif
S'extraire (pour ne pas se faire enfumer)
Lire
Apprendre
Rencontrer
Échanger
Partir quand ça sent le roussi
Rester quand ça sent le roussi
S'écorcher
Se faire mal
S'accrocher
Courage
Oser dire
Ne pas se laisser marcher sur les pieds
Donner un coup de pied dans la fourmilière
Tenir le bon bout
Ne pas céder
Penser à autre chose
Faire la guerre
Râler
Dire non
Dire stop
Renforcer son système immunitaire
Désobéir
Contre carrer
Ne pas plier
Comme un roseau dans le vent
C'est pas demain la veille
Louise M. (mars 2020)
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Par imaginelitécrit le 21 Avril 2020 à 07:49
Ce matin j’ai fait un tour de vélo dans le jardin, à priori c’est banal sauf qu’il était dégonflé. Je peux te dire… c’était très difficile, surtout quand tu tournes.
Sinon ce midi je vais déjeuner grand, ça changera du petit déjeuner.
Voilà, voilà… les fleurs poussent aussi vite que la connerie mais c’est pas grave, on peut guérir même en période de virus.
Dans la prochaine lettre, je parlerai de choses concrètes... peut-être ?
Des câlins… de loin.
Hervé R. (20 avril 2020)
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