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    Cette nuit j’ai entendu une voix qui disait : « Réveille-toi c’est le printemps »

    Le printemps oui mais c’est encore la nuit

    A nouveau cette voix : « le printemps, mais le printemps des poètes »

    Alors…

    Sauter du lit

    Ouvrir la fenêtre

    Écouter le rouge-gorge psalmodier quelques notes

    Regarder se lever le soleil comme une page blanche offerte à notre crayon

    Envelopper de poésie les bruits du monde et se dire que les éclats de mots valent plus que les éclats de guerre

    ... Et je me suis levée

    A la lisière du jour le ciel se ficelait de rose

    L’oiseau sur la branche avait mis son écharpe rouge. Il avait pour moi la présence de l’ami qui sait écouter nos silences

    Peu à peu le clocher de l’église abandonnée s’est dressé dans la brume comme pour crier « Grâce »

    Les étoiles ont cessé de briller et se sont glissées dans l’infini

    J’ai entendu le bégaiement des feuilles venir jusqu’à moi. Chaque syllabe s’émiettait sur mon visage, poussière de passage

    La nuit s’est brisée telle la vague sur le rocher laissant l’écume blanche adoucir l’écoulement du temps

    L’oiseau à l’écharpe rouge a sautillé de branche en branche

    Je lui ai laissé mes questions. Sera-t-il ce jongleur de mots, ce magicien de la poésie pour y trouver réponse ? Saura-t-il créer la farandole d’un poème qui voyagera vers d’autres lieux libre de s’accrocher à d’autres branches ?

    Et l’oiseau s’est envolé comme les mots que d’autres cueilleront


    Oui La poésie a quelque chose à dire au monde (Hélène Dorion, Mes Forêts)

     

    R. B. (mars 2024)


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  • Lire ton canard

     

     

     

     

     

    Lire ton canard, c’est com’ prendre les infos

    C’est tout noir ou sanglant, allo maman bobo !

    Novembre ou décembre, c’est kif-kif, mêmes blablas.

    Taka chercher quêqchose de bien, ça vole bien bas.

    Les bonnes nouvelles ? Perdues dans l’bas des pages

    Si t’as pas d’bons yeux, c’est encore pire qu’un mirage.

    Tu t’poses plein d’questions et tu ouvres tes mirettes.

    Où sont-elles les promesses ? Ne restent plus que des miettes.

    La couleur a passé, d’un avenir tout en bleu

    T’es qu’un jeu inconnu, un pion en plein milieu.

    Des années que ça dure et pourtant tu y’as cru

    Au bonheur, qu’ils disaient, de l’argent, tant et plus.

    Ton soleil, certains jours, a de drôles de lueurs

    Et tu cherches, c’est raté, des rayons de bonheur.

    Tape du pied, tambourine ou mets-toi en colère

    Pas sûrs qu’ils t’entendent, là-haut, dans les ministères.

    ‘’ L’enfer c’est les autres ‘’ écrivait Jean-Paul Sartre

    Tu voudrais le hurler, tout en haut de Montmartre.

    Ce qui t’reste de bon, au fond du palpitant

    Mets-le au grand jour, y’en a qui s’ront contents.

    Oublie ces forts en gueule, ces donneurs de leçons

    Partage ton casse-dalle, ça vaut mieux q’des millions.

    Et alors dans les yeux pleins d’angoisse et de peur,

    Couleront, tu verras, plein de larmes de bonheur.

     

    Jacques R


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  • Ma carcasse

     

     

     

     

    Ma carcasse me joue des tours...
    Elle grince elle, craque, elle gémit, elle croasse ...
    comme un vautour en mal d'amour...

    Ma carcasse et moi , on se connait depuis toujours...
    Entre nous, c'est plus vraiment le Grand Amour,
    désormais je ferai avec....jusqu'à la fin de mes jours.

    Ma carcasse y-a 60 ans, elle aimait marcher, courir, bouger
    valser et même twister comme à St Tropez.
    Maintenant, pour faire trois pas, c'est tout un cinéma.

    Ma carcasse elle aimerait
    profiter de la mer, de la plage, des galets, mais...
    faut pas rêver, tout ça c'est du passé....

    Ma carcasse me joue toujours des tours....
    elle se déglingue, devient foldingue...
    entre elle et moi, c'est la cata...

    Plus rien ne va, je baisse les bras...
    Mais mais...malgré tout ce branle-bas de combat,
    je t'aime encore ma vieille carcasse, prends soin de toi.

    Michelle. L
    (Un jour où le moral n'allait pas)


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    Il était une fois...

    sur un arbre perché
    un grand aigle tout noir
    qui voulait être aimé.

    Sous le chêne, abritée....
    une Belle aux longs cheveux bouclés
    pleurait, comme une Madeleine, son Amour envolé.

    La belle était jeunette,
    fraiche comme une fleur des prés
    mais elle ne croyait pas ce que disent les Grands.

    Le grand aigle tout noir,
    sur son arbre perché....
    couinait, bavait, pissait...comme un vieux salopard qui voudrait bien baiser....

    Soudain la Belle, aux longs cheveux bouclés,
    sentit sur son visage, le souffle du danger,
    sur son corps les griffes d'un pervers détraqué.

    Alors, elle se mit, a hurler, à taper, à griffer ....
    Puis dans un grand bruissement d'ailes, le vieil aigle tout noir
    tenta de s'envoler .....avant d'être lynché....

    Moralité : Petites filles, méfiez vous des oiseaux noirs, qui guettent pour mieux vous harceler.

    Michelle L


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  • Je ne sais pas

    Je ne sais pas

    Si le souffle du vent retient la peur de vivre

    S'il existe pour moi un espace où me rendre

    Innocente ou coupable de ce « mal d'être » au monde

    Je ne sais pas retenir le regard

    Lumière au coeur des ombres en des lieux improbables

     

    Mais je sais cet instant où tu m'ouvres les bras

    Cette danse pour toi au secret des forêts

    Cheveux tressés de feuilles dans l'odeur de la mousse

    Je suis chêne et roseau

    et je sais que je t'aime

     

    Je ne sais pas

    Si les mots que je cueille peuvent écrire le poème

    Paroles inachevées si les lettres froissées trouveront un écho

    Quand les mains portent trace des brûlures de l'encre

    Je ne sais pas désarmer ces silences

    Érosion sur la plage lézardée des non-dits

     

    Mais je sais cet instant où tu me reconnais

    Quand nos pas accordés font chanter les galets

    J'entends la soie des vagues bercer les coquillages

    Je suis l'algue et la dune

    Et je sais que je t'aime

     

    Je ne sais pas

    ce qui préserve et sauve si la mort nous commence

    ou renvoie au néant nos folles espérances

    comme on jette à la mer les cendres refroidies

    je ne sais pas nommer cette confuse attente

    étincelle fragile dans un ciel d'absolu

     

    mais je sais cet instant ou serrée contre toi

    je regarde le fleuve épouser le soleil

    quand les îles nacrées nous parlent de voyages

    je suis l'or et le bleu

    et je sais que je t'aime

     

    Je ne sais pas

    Les psaumes qui sont chemin de foi je ne peux pas prier

    Un dieu qui se dérobe et ne me console pas

    Quand lasse de le chercher je suis au bord du vide

    Je ne sais pas marcher dans les pas des prophètes

    Ni quelle source d'eau claire donne vie éternelle

     

    Mais je sais cet instant lorsque nos mains se joignent

    Où je crois au miracle dans le beau de l'accord

    Je rejoins un pays délivrée de la peur

    Je suis l'orgue et le vent

    Et je sais que je t'aime

     

    Lise L.


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    Vous dites que je suis dans un drôle d’état ? C’est vrai, j’attends la  pluie lorsque le soleil brûle, ou le soleil quand le brouillard nous engloutit, j’espère le jour et ses belles surprises (quand elles arrivent), je crains la nuit et ses frayeurs…

    C’est vrai également que je ne suis jamais content de la vie qui court juste devant moi. Je traîne les pieds, incapable de rattraper tout ce qui chante, danse et gambade comme une enfance insouciante.

    Pourtant, il me semble bien que je l’ai tenue entre mes bras, serrée contre ma poitrine cette vie de fièvre et de sang, de colères et de larmes, d’amour et de tendresse. Vous vous en souvenez peut-être ? Oui, je l’ai embrassée il n’y a pas si longtemps quand je marchais d’un bon pas au fil de son courant, au souffle de son âme profonde.

    Alors, que s’est-il passé ? Dites-moi, vous qui m’entourez en ce moment, me reste-t-il encore du soleil à vivre ? Puis-je encore l’apercevoir cette lumière éclatante à travers le feuillage des jours à venir ? J’espère ne  rien avoir perdu de ce qui est à découvrir, à moins que mes yeux ne s’obscurcissent sans que je m'en rende compte.

    Dites-moi, vous qui vivez, ou qui semblez vivre, faut-il vraiment que je décrète l’état d’urgence ?

    G. A.


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  • On est bien peu de chose...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    On est bien peu de chose…

     

    Les dernières roses qui me faisaient oublier l’automne proche, ont été décapitées par la tempête de la nuit.

    Les pétales salis jonchent la terre détrempée.

    Seule, fragile et pâle, accrochée à un rameau dénudé encore secoué par le vent, une petite fleur en bouton, pleure des larmes de pluie.

    Avec précaution, j’ai cueilli la fragile rescapée.

    Dans un verre à long col, rempli d’eau claire, j’ai déposé doucement la petite rose toute fripée.

    Tête penchée sur sa tige épineuse elle me semble bien misérable.

    Elle n’a pas eu le temps de s’ouvrir au jour, de connaître la caresse du soleil, d’offrir la délicatesse de ses couleurs et de son parfum.

    Son insignifiance dans le verre trop grand est émouvante..

    Une nuit et encore un jour.

    J’ai un peu oublié près de la fenêtre, le petit bouton de rose.

    Mais ce nouveau matin en ouvrant les volets, le soleil d’octobre a inondé ma maison.

    Il s’est attardé longuement sur la fleur et je l’ai vue, au fil des heures, se redresser vaillamment sur sa tige frêle puis, doucement, sous la tendresse de la lumière et de la chaleur, son cœur s’est ouvert à la vie.

    De belles nuances, d’un jaune orangé, souligné d’un peu de mauve ont magnifié ses pétales.

    Ma rose s’est ouverte vivante et belle et j’ai eu les larmes aux yeux.

    La violence de sa naissance ne lui a pas permis de vivre bien longtemps, mais elle m’a offert son éphémère beauté et un message de vie

    Ce soir, j’ai vidé l’eau du verre, caressé son cœur fané et, les mots

    d’Aragon se sont imposés à ma mémoire.

    Le temps d’apprendre à vivre il est déjà trop tard …..

    .ce qu’il faut de regrets pour payer un frisson

     

    Lise L.


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    Des regards qui se croisent

    Brefs instants de rencontre

    Et le ciel s’étoile

    Offrant sa lumière à la nuit


    Le matin se lève

    Pour justifier le jour

    L’homme dans sa nudité

    S’habille de clarté


    L’iris au cœur ouvert

    Bleuit au soleil de midi

    Ses feuilles se penchent

    Génuflexion quand sonne l’Angélus


    Notre vie aux formes informes

    Gronde l’orage du temps

    Ce temps qui fait silence

    En emportant nos mots


    Et le soir s’éternise

    Comme porte entrouverte

    Laissant l’homme rêveur

    Justifier de ce jour

     

    Roselyne B.


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  • Avant, c'était avant...

     

     

     

     

     

     

     

    Avant, c'était avant , vous en souvenez vous ?

    la vie avait un avenir,  un sens horizontal ou vertical, un bon sens

     

    il n'y avait pas de doute, on avançait

    on avait des projets, des vrais ou des utopiques, des bébés à naître, des amis à embrasser

    la terre tournait, le soleil se levait et se couchait, on mangeait, on gaspillait allègrement, on détruisait ...

    on reconstruirait, on robotiserait

    il y avait bien quelque part une vague sensation de culpabilité pour les cris étouffés de quelques cochons, poulets, apiculteurs ou migrants, de quoi se réveiller parfois au petit matin avec une sorte d'angoisse, une petite douleur impuissante et pointue qu'on ne savait trop comment calmer ..

    après tout, c'était l'affaire du gouvernement, il finirait bien par s'en occuper…

    nous, on avait un avenir à explorer, alors, on y allait

    le reste du monde était ce réservoir d'étrangetés au fonctionnement mystérieux, attractif ou menaçant dont il faudrait bien tenir compte un jour, mais c'était loin, on faisait semblant de l'ignorer

     

    pourtant c'est de là qu'il nous est arrivé

    lui, le petit rond

    sans queue ni tête, sans cervelle, sans yeux, si petit qu'on n'y croyait pas

    celui qui ne savait faire qu'une chose, mais avec tant d'ardeur, se reproduire indéfiniment

     

    il avait commencé ses ravages, toute la Chine y était passée

    ça débordait sur l'Italie, l'Angleterre, l'Allemagne, ça partait tous azimuts vers l'Amérique, le Canada, le Mexique

    c'était aussi vers nous qu'il progressait

     

    il a fallu fermer nos portes 

    confinement général, ordre du Président

    sidération … vague protestation … organisation

     

    que faire quand on se retrouve seul avec soi même, ou à deux, ou à six, ?

    chacun de nous vit son histoire avec ce temps qui n'a plus de bornes, qui est devenu élastique

    on flotte

    radios et télé parlent parlent, comptent les morts, répandent une anxiété diffuse

    les familles se redécouvrent, en bonheur ou malheur, enfermées

    les smartphones tentent de rassurer les ados entre eux, calment angoisse et éloignement

    les vieux qu'on a oubliés, enfermés, se dessèchent dans les EHPAD

    les soignants s'épuisent

    les enfants et les chiens piaffent

    pourtant, dans ce temps suspendu, certains découvrent qu'on peut retrouver une liberté personnelle, sans le regard des autres, sans la pression perpétuelle des choses à faire, sans la vie sociale parfois trop pesante

    on peut vivre sans jouer un rôle, sans s'habiller, on peut en profiter pour essayer tranquillement toutes les positions du Kamasoutra

    ou ne rien faire du tout, sans culpabilité

    ceux là espèrent que le confinement n'aura pas de fin

     

    on invente le télé travail pour ne pas se perdre

    les oubliés de la vie, sans ressources, savent que le désespoir n'a pas de fin 

    l'étrangeté vient du silence des rues, des routes, du ciel 

    les oiseaux les lapins les fleurs sauvages ont retrouvé leurs droits et se font fête 

    on imagine un nouveau monde dans lequel on serait les seuls survivants

     

    si ça ne finissait pas ?

    ça se prolonge, de semaine en quinzaine...

    pour ne pas craquer, on s'occupe

    on comprend qu'on a besoin les uns des autres pour exister, alors on utilise toutes les technos disponibles pour communiquer, on peut trouver du bonheur à partager ses talents

    les danseurs dansent, les cuisiniers donnent leur recettes, les musiciens se relaient, les vidéos conférences font des miracles de retrouvailles amicales, familiales

     

    enfin, enfin, ça arrive, la fin du confinement ! 

    on est arrivés au temps d'après 

    on ouvre portes et fenêtres

     

    enfin, pas tout à fait

    on n'est plus vraiment comme avant

    nous sommes devenus d'étranges oiseaux muselés, qui marchent sans se toucher

    nous avons un peu de peine à nous reconnaître dans ce grand bal masqué

     

    le Covid rode toujours …

    la jeunesse brimée se lâche

    on va reconfiner, si ça continue

    et comment retomber sur nos pieds ?

    les temps sont changés, rien n'est plus aussi simple qu'avant, il faut l'admettre

     

    dans ma mémoire tournent en rond parfois, le soir, les paroles de la chanson de Christophe

    que le Covid a fauché en passant

     

    Señorita dépêche toi

    je sens qu'il est bien tard déjà

    et remet ta robe de taffetas

    on a fermé l'Alhambra

    mais les fins comme au cinéma

    tu sais ça n'existe pas

     

    Señorita, dépêche toi...

     

     

    Hélène D (septembre 2020)


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  • Lors du "festimiam" organisé par le CPIE Sèvre et Bocage, dimanche 13 septembre à la maison de la vie rurale de la Flocellière, l'association ALISÉ a proposé de jouer avec les noms de légumes. Voici quelques extraits de ce qui a été produit :

    (Vous pouvez cliquer sur l'image pour la voir en grande taille)

    Jouer avec les motsJouer avec les mots

     

     

     

     

    Jouer avec les motsJouer avec les mots

     

     

     

    Jouer avec les motsJouer avec les mots

     

     

     

     

    Jouer avec les motsJouer avec les mots

     

     

     

    Jouer avec les motsJouer avec les mots

     

     

     

     

     

    Jouer avec les mots


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