• Un poème de Georges Perros

    Un poème de Georges Perros

    Malgré un passage prometteur à la Comédie-Française et un parcours sur scène parmi de grands artistes tels que Gérard Philippe, Maria Casarès, et Jeanne Moreau, l’écrivain français Georges Perros (1923 - 1978), de son vrai nom Georges Poulot, s’ennuie et décide de se consacrer à la littérature. La limpidité de son langage et sa maîtrise du lyrisme forment une poésie singulière où jonglent humour et amplitude, dans un langage sobre, mais touffu. Ses vers explorent souvent la vie quotidienne.

     

    Je suis tout nouveau sur la terre

    Je ne connais pas ta misère

    Tu me regardes je souris

    Le grand amour est à ce prix

     

    Tu me demandes je te donne

    Puis je m’endors dans mon berceau

    Je me moque quand tu raisonnes

    Je suis en l’air tu es en haut.

     

    Rien ne me touche quand tu parles

    C’est ta grimace que je vois

    Que tu dises Marseille ou Arles

    C’est même ville même voix.

     

    J’attends d’être grande personne

    Rien ne presse tout vient à point

    Et quand j’entends l’heure qui sonne

    Elle me dit : va ce n’est rien

     

    Ce n’est qu’un vagabond qui passe

    À travers les chiffons du temps

    Et de sa canne l’âme lasse

    En froisse certains, doucement.

     

    Je suis voyou je suis voyelle

    Je sais vivre dans tous les sens

    Comme reine d’échecs, j’épelle

    Les premiers mots de l’existence

     

    Ils sont propres comme un caillou

    Comme un chou blanc, comme un genou

    Vierge encore de toute chute

    C’est avec l’ange que je lutte.

     

     

    Georges Perros


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