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Que dire de moi même avant que de me risquer a jouer?
piocher dans une marmite où les mots ont survécu
au feu
à la glace
aux malheurs?
parler de ma taille,de mon binocle, de mes jambes....
le précieux dégoûté que je suis avance dans le noir
attend de rebondir sur des obstacles venimeux...
sur un vaisseau amarré à nulle part,
je me butte, je flotte, je coule, je renais, je pars...
parfois.
E. G.
Pour accompagner la lecture (Gnossiennes 1 d'Eric Satie):
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Nous avons animé des ateliers d'écriture avec les deux classes de CM de La Meilleraie-Tillay le vendredi 26 janvier. L'objectif était de produire des écrits poétiques qui figureront sur des panneaux du sentier des poètes.
Voici ce qui a été écrit par les deux classes :
Pour que le document soit plus lisible, le mettre en pleine page en cliquant sur les flèches en haut à droite.
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Le Père Joël
Ne porte pas de barbe blanche
Ni de capuche rouge
Ni de houppelande
Le Père Joël
Ne vient pas qu'à Noël
Il vient nous voir souvent
Presque tous les soirs
Le Père Joël
N'apporte jamais rien
Il est pauvre
Il n'a pas de quoi
Mais il a un si joli sourire
Et nous conte des histoires
Aussi belles que celle du Père Noël
Le Père Joël.
François David
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Vendredi 1° décembre nous avons organisé une lecture au café Les Arcades aux Herbiers au profit de l'association "Neurogel en marche". Nous avons fait le plein avec une bonne soixantaine de personnes.
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Les mots ont parfois le pouvoir des trolls et ils sont capables d'abattre les dieux, ils peuvent sauver des vies et les anéantir. Les mots sont des flèches, des balles de fusil, des oiseaux légendaires lancés à la poursuite des héros, les mots sont des poissons immémoriaux qui découvrent un secret terrifiant au fond de l'abîme, ils sont un filet assez ample pour attraper le monde et embrasser les cieux, mais parfois, ils ne sont rien, des guenilles usées, transpercées par le froid, des forteresses caduques que la mort et le malheur piétinent sans effort.
Les mots sont cependant tout ce que le gamin possède. À part les lettres de sa mère, un pantalon de grosse toile, ses vêtements de laine, trois livres peu épais ou plutôt des fascicules qu'il a emportés avec lui en quittant le baraquement, des bottes de mer et de mauvaises chaussures. Les mots sont ses compagnons les plus dévoués et ses amis les plus fidèles, ils se révèlent pourtant inutiles au moment où il en aurait le plus besoin…
Extrait de "Entre ciel et terre" de Jon Kalman Stefansson
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Cette douceur hors saison poisse la peau .
Elle va.
Fruit trop mûr griffé de tendresses bleuies vers des moissons inaccessibles
Ultime guerre pour la femme d’automne
Tenir jusqu’aux premières gelées sur cet espace roux qui reste à traverser
Tombent les feuilles comme des étoiles mortes sous un ciel ensanglanté
La pluie n’a pas laissé de traces
le vent emporte les odeurs
les glands secs craquent sous les pas
Elle a serré sur son cou une écharpe de soie
Les tournesols humiliés courbent la tête sous le soleil indifférent
Les buissons désertés éclaircissent et se taisent
A fleur de terre la vie chancelle
les cailloux du temps lapident les rêves
Obstination du lierre qui masque les blessures
vrilles d’une ancienne prière
l’arbre se recueille.
Front penché. Debout au bord du champ
la femme ne sait pas comment traverser sa dernière saison.
L. L
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Au début y a rien
On ne voit rien
C’est un peu toujours pareil
On se lève c’est le jour
On se couche c’est la nuit
On ne voit rien
Ya rien qui change
Et pourtant
T’as toujours les cheveux frisés
Mais ils ont changé de couleur
T’as toujours les yeux bleus
Mais ils se cachent derrière des lunettes
T’as toujours le sourire d’avant
Mais quelques rides de maintenant
Tu dis toujours « ça va »
Mais tu courbes un peu le dos
T’as toujours du fricot pour les pignoux
Mais tu racasses moins vite
Tu parles d’hier comme autant de souvenirs
Mais aujourd’hui t’échappe
Quelque chose a changé
Une nouvelle saison s’installe sous un ciel qui brimasse
Peut-être s’appelle-t-elle « Automne »
R. B.
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