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Par imaginelitécrit le 21 Mars 2021 à 06:08
Maurice Audejean (1942-1992) Berger en Camargue, amoureux de la poésie, il est filmé en 1967 par Michel Polac dans le cadre de l’émission « Bibliothèque pour tous ». Il dit alors son admiration pour René Char. Celui-ci qui voit l’interview le contacte. Une correspondance et une amitié naissent entre les deux hommes. Poésie dépouillée, proche de l’aphorisme parfois, elle exprime une certaine fragilité de la vie.
Je cherche ce qui n’existe pas. Je chante ce qui n’a pas de nom.
J’ai une grande réserve de soleils levants.
Terre de la très douce étrangeté à soi.
Cette pluie nous fait une respiration plus douce, le soleil lui-même coule vers les prés.
L’eau coule, bouche ouverte.
Au singulier, il y a tout le pouvoir du mot.
Front, à petits coups répétés, pour franchir l’appartenance.
La vie cristalline, la vie rosée, où s’appuie la patience.
La vie comme un peu d’eau guérie, échappée du réel.
Sous la neige aux petits yeux brillants, se rassemblent les fous.
Maurice Audejean
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Par imaginelitécrit le 20 Mars 2021 à 06:01
Nikolina Andova est née en 1978 à Skopje. Elle est diplômée de Littérature slave méridionale et Macédonien de l’université Saint Cyril de Skopje. Auteure de haïkus, ses textes ont été publiés dans une anthologie des nouveaux haïkus macédoniens. Elle fait partie des cinq auteurs étrangers invités en France dans le cadre de Versopolis.
Ici tout est transpercé
le ciel que l’on scrute dans les lunettes astronomiques
et les chemises perforées des dossiers sur nos bureaux
les petits hublots des cabines de bateaux lorsque nous naviguons
et les murs massifs des églises dans lesquelles nous prionsNikolina Andova Shopova
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Par imaginelitécrit le 19 Mars 2021 à 06:54
Claude Albarède est né à Sète en 1937. Fils d’ouvrier et de petits vignerons, il a passé son enfance sur les contreforts du Larzac, entre les vignes et les garrigues languedociennes. Ces paysages l’ont définitivement marqué, en lui offrant l’image d’une poésie âpre et ensoleillée, où les travaux et les vents écrivent dans la pierre la mémoire des hommes et leur identité contrariée.
LE POEME
Le poème tient dans la main
le temps d’un voyage à fleur de chairA la lisière d’un bruit fragile
dont l’envie dureAu remous des sables galants
quand la mer se retrousse
pour arranger l’étoile…Avec ses trous d’oiseaux
c’est la maison du printempsAvec ses veines bleues
c’est l’habité par ses douleursAvec ses feuilles
qui ont plus que du vent à raconter
c’est la permission de séjourAvec ses fruits
tombés à terre
il décide des grands départs.Claude Albarède
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Par imaginelitécrit le 18 Mars 2021 à 06:47
Poète née à Marrakech en 1969. Jamila Abitar a essentiellement travaillé dans les services administratifs universitaires puis à l’UNESCO en qualité de commis de documents à Paris. Par ailleurs, auteure de poésie, elle participe à de nombreuses lectures en France et à l’étranger.
Ce soir je n’aurai de mots que pour toi,
ô âme passagère !Écoute mon refrain,
demain, peut-être, ne serais-je plus là,
allongée sur les pages de l’oubli.Murmures, silences,
pour écrire
ces petits titres,
mineurs,
qui comme l’injustice
ont leur pouvoir de passer
dans la masse
sans qu’aucun choc
ne puisse les freiner.Jamila Abitar
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Par imaginelitécrit le 17 Mars 2021 à 06:45
Le Temps De Finir La Bouteille
Le temps de finir la bouteille
J'aurai rallumé un soleil
J'aurai réchauffé une étoile
J'aurai reprisé une voile
J'aurai arraché des bras maigres
De leurs destins mille enfants nègresEn moins de deux, j'aurai repeint
En bleu le coeur de la putain
J'aurai renfanté mes parents
J'aurai peint l'avenir moins grand
Et fait la vieillesse moins vieille
Le temps de finir la bouteille
Le temps de finir la bouteille
J'aurai touché la double paye
J'aurai ach'té un cerf-volant
Pour mieux t'envoler, mon enfant
Un lit doux et un abat-jour
Pour mieux l'éteindre mon amour
Dans une heure, un litre environ
J'aurai des lauriers sur le front
Je s'rai champion, j'aurai cassé
La grande gueule du passé
Ca s'ra enfin demain la veille
Le temps de finir la bouteille
Le temps de finir la boutanche
Et vendredi sera dimanche
J'aurai planté des îles neuves
Sur les vagues de la mère veuve
J'aurai dilué la lumière
Dans la perfusion de grand-mère
J'aurai agrandi la maison
Pour y loger tes illusions
J'aurai trouvé du pain qui rime
Avec des pièces d'un centime
Rire et pleurer, ce s'ra pareil
Le temps de finir la bouteille
Le temps de finir la bouteille
Et chiche que la poule essaye
De voler plus haut qu'un gerfeau
Chiche que le vrai devient le faux
Que j'abolis le noir, le blanc,
La prochaine guerre et celle d'avant
Les adjudants de syndicats
La soutane des avocats
Les carnets bleus du tout-Paris
Le dernier-né du dernier cri
La force, le sang et l'oseille
Le temps de tuer la bouteille
Le temps de tuer la bouteille
Allain Leprest
Allain Leprest est un poète-parolier et chanteur français né en 1954 dans la Manche et mort en 2011 en Ardèche. Bien qu’un des plus grands paroliers de la chanson française, il a été snobé par les médias.
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Par imaginelitécrit le 16 Mars 2021 à 06:05
Née en 1925 au Pays de Galles, Heather Dohollau vit en Bretagne (l’île de Bréhat et Saint-Brieuc) depuis 1951. Elle a publié des recueils de poésie aux éditions Folle Avoine, un ouvrage sur Rilke "Les cinq jardins et autres textes" en 1996 où il est question aussi de Victor Segalen et de Pierre Jean Jouve.
Le ciel passait
Par dessus les murs
Des jardins.
Chacun découpait
Son drap du jour
L’air fut bruissant d’anges
Mitoyens.
Des autres
J’avais connaissance
Par le ciel.Heather Dohollau
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Par imaginelitécrit le 15 Mars 2021 à 06:55
Né à Valenciennes en 1935, Claude Daubercies a été Prof de lettres à Lille, en IUT et en école d'ingénieurs. Il aime le St Julien, la sieste, les chiens, les chats, les vaches et certains humains. Ce qu’il n'aime pas, il préfère l'oublier.
Petit almanach de la jardinière friponne
Avez vous vu, bien vu, le jardinier tout nu
Qui court et gesticule et qui chante et gambade
Et fait la révérence au carré de salades
Et se tresse un collier d’oignons dits "des vertus" ?
Mais que faire du soleil quand on aime la vie
Comme tout jardinier, sinon faire le fou ?
Viens danser avec lui au milieu des choux
Cérès aux petits pieds, bergère d’Arcadie.Claude Daubercies
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Par imaginelitécrit le 14 Mars 2021 à 06:45
Júlia da Costa, de son nom complet Júlia Maria da Costa (1844 - 1911) est une poétesse brésilienne. Très jeune, elle se consacre notamment au piano et à la poésie. Aujourd’hui, il n’existe qu’une seule anthologie de poésie brésilienne traduite en français disponible en librairie. Il s’agit de La Poésie du Brésil parue en 2012 aux Éditions Chandeigne.
Allons ! suivons en souriant le bruit des hymnes festifs,
Que la nature dispense dans la voix de la brise
À tous les cœurs qui croient !Ton idéal n’existe pas, c’est un vain songe,
Mais poursuivons à la lumière des candélabres
Cette illusion des rêves !Júlia da Costa
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Par imaginelitécrit le 12 Mars 2021 à 06:43
Matthias Vincenot, né en 1981, est poète, président de l’association Poésie et Chanson Sorbonne, fondateur et directeur artistique du Festival DécOUVRIR de Concèze, directeur artistique de Poésie en liberté, sociétaire de l’Académie Charles Cros. Il a publié plusieurs recueils et anthologies il a aussi créé, avec Thierry Cadet, le Prix Georges Moustaki de l’album indépendant et/ou autoproduit.
CROIRE QU’ON EXISTAIT
Il y a ce murmure
Ce murmure incessant, répété, éternel
Il y a ce vide assourdissant
Il y a ce cœur impavide, insensible,
Il y a ce cœur inexistant
Il y a ce murmure
Il y a ces mots démodés, incertains
Ces mots qui nous raccrochent à plus rien que nous-mêmes
Et ce monde écrasant
Et puis ce qu’on invente, ce qu’on crée, ce qu’on croit
Mais on crève
Dans le temps qui nous brise, nous nourrirons le monde
Nous resterons ensemble avant ça
Nous nous murmurerons des mots sans intérêt
Et sans éternité
Nous n’avons pas longtemps pour prolonger le rêve
Celui de croire qu’on existaitMatthias Vincenot
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Par imaginelitécrit le 11 Mars 2021 à 06:22
Laura Vazquez est née en 1986, elle vit à Marseille. Elle est lauréate 2014 du prix de la Vocation pour son livre La main de la main, à paraître aux éditions Cheyne. Elle a publié dans de nombreuses revues de poésie. Elle pratique la lecture poétique performée et a lu ses textes en divers lieux et festivals. Elle publie régulièrement des vidéos de lectures et des textes sur Internet.
Les mains bien noires
tu ne vas pas me laisser comme un arbre
tu ne peux pas me laisser comme un sac
je ne suis pas un arbremon ventre ne fait pas de miel, moi
mon ventre ne fait pas de bruitquand tu viendras, tu pourras voir
je sais rouler les cigarettes
je sais m’endormir en bougeantje m’ennuie quand je pense à tout
je voudrais être un château crevé
je voudrais être un cheval pourrije voudrais être vraiment simple
je suis en train de me graver des tatouages partout sur les yeux
viens me toucher sur les yeuxLaura Vazquez
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