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Par imaginelitécrit le 14 Février 2022 à 11:36
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon cœur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Paul Verlaine
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Par imaginelitécrit le 7 Février 2022 à 06:16
Face à la cheminée, le téléphone, il est à côté de moi. A droite, la porte du salon et le couloir. Au fond du couloir, la porte d’entrée. Il pourrait revenir directement, il sonnerait à la porte d’entrée: « Qui est là. — C’est moi. » Il pourrait également téléphoner dès son arrivée dans un centre de transit: «Je suis revenu,je suis a l’hôtel Lutetia pour les formalités. » Il n’y aurait pas de signes avant-coureurs. Il téléphonerait. Il arriverait. Ce sont des choses qui sont possibles. Il en revient tout de même. Il n’est pas un cas particulier. Il n’y a pas de raison particulière pour qu’il ne revienne pas. Il n’y a pas de raison pour qu’il revienne. Il est possible qu’il revienne. Il sonnerait: «Qui est là. — C’est moi.» Il y a bien d’autres choses qui arrivent dans ce même domaine. Ils ont fini par franchir le Rhin. La charnière d’Avranches a fini par sauter. Ils ont fini par reculer. J’ai fini par vivre jusqu’à la fin de la guerre. Il faut que je fasse attention : ça ne serait pas extraordinaire s’il revenait. Ce serait normal. Il faut prendre bien garde de ne pas en faire un événement qui relève de l’extraordinaire. L’extraordinaire est inattendu. Il faut que je sois raisonnable : j’attends Robert L. qui doit revenir.
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Par imaginelitécrit le 1 Février 2022 à 06:26
Et nos chemins qui se séparent
Il va où, le tien ?
Le mien ?
J'ai l'impression qu'il va nulle part
Et nos cheminsEt nos chemins qui se séparent
Un petit goût, ils avaient, de paradis
Un petit, maintenant, goût de trop tard
Et nos mains qui se séparent
Elles font quoi, les tiennes ?
Les miennes ?
J'ai l'impression qu'elles se bagarrent
Et nos mains
Nos mains qui se séparent
Un petit goût, elles avaient, de paradis
Un petit, maintenant, goût de trop tard
Et nos yeux qui se séparent
Les tiens qui se ferment
Les miens
J'ai l'impression qu'ils se réparent
Et nos yeux
Nos yeux qui se séparent
Un petit goût, ils avaient, de paradis
Un petit, maintenant, goût de trop tard
Couvre-toi bien si par hasard
Tu décidais
Au paradis
D'aller te promener le soir
Couvre-toi
Couvre-toi bien si par hasard
Il a quel goût, toi, tu sais, le paradis ?
Un petit, maintenant, goût de va savoir
Moi, ce soir, je vais veiller tard
Et prendre soin
C'est promis
De marcher seul et au hasard
Ce soir
Ce soir, je vais veiller tard
Un petit goût, ça aura de toi, mon ami
Un petit, maintenant, goût d'à plus tard
Un petit goût, ça aura de toi, mon ami
Un petit, maintenant, goût d'à plus tardGaétan Roussel
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Par imaginelitécrit le 31 Janvier 2022 à 06:07
Un beau jour forcément, je serai un vieux con.
Tu vois quand on vieillit
On s’en va de la caisse, on part du carafon,
il se peut même que je sois un très vieux con
(Il faudra me le dire)
Mais à choisir si on pouvait choisir,
Je préfèrerais devenir
Un con très vieux
Plutôt qu’un vieux très con.Hervé Le Tellier
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Par imaginelitécrit le 30 Janvier 2022 à 06:59
Au-dessus de nous, des nuages font
et défont le paysage du ciel,
rappelant que le temps est compté
d’avoir des ailes et de danser.
Danser seule ne me plaisait pas,
je voulais danser avec toi.
Avec toi, toujours, dans la lumière
des beaux matins.
Voir les doux paysages du désir,
les villes de soie et d’ambre.Francis Dannemark (Le Castor Astral)
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Par imaginelitécrit le 29 Janvier 2022 à 06:07
Dis papa
des histoires à raconter
y en aurait combien ?C’est à l’infini !
Mais combien
même à peu près ?On ne peut pas compter !
C’est à l’infini
et l’infini
n’a pas d’à peu prèsAutant que des mites ?
Je ne sais pas
Autant que des rats ?
Ma foi !
Autant que quoi
à ton avis ?Autant que des sardines
que des papillons
Autant qu’il y a de chevaux
et d’hirondelles
autant et même plus !Et même plus ça ferait combien ?
Et même plus ça ferait des histoires
à n’en plus finirAh ! C’est bien !
Dis papa
tu m’en diras plein ?Philippe de Boissy
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